dimanche, mars 29

Yes, Pet Shop Boys (I)

Plantons tout d'abord le décor : Neil Tennant et Chris Lowe, mieux connus sous le nom de Pet Shop Boys, deuxième meilleur groupe du monde à moi que j'ai, meilleur groupe du monde encore en activité, seuls rescapés (avec Depeche Mode sans doute) de la révolution synthétique du début des années 80, ayant survécu on ne sait trop comment à la vague techno-house et rock qui a dévasté le monde de la musique pop durant des années 90 de sinistre mémoire (les deux chansons-phares de cette période dans les charts : Bryan Adams et Wet Wet Wet, tout est dit), laissant comme horizon insurpassable des hit-parades du monde entier les clônes tristes de la télé-réalité naissante, les resucées boum-boum de la dance bas-du-front, l'explosion d'un R'n'B (temporairement je l'espère) gangréné par un matérialisme triomphant et revanchard et, à l'autre extrémité du spectre, pléthore de groupes et d'individus cherchant désespérément à convaincre de leur importance en vantant l'authenticité de leur démarche, en se drapant dans leurs racines prolétaires et leur refus d'une facilité commerciale vécue comme un aveu de défaite face à la dictature d'un idéal artistique d'autant plus incontournable que personne ne peut vraiment en expliciter les contours (fichtre! Je me suis un peu laissé emporter là).

Cette traversée du désert de la pop, dans ce que ce mot a de plus noble, s'est aussi fait sentir pour les Pet Shop Boys. Leurs trois albums sortis entre 1996 et 2002 sont, avec le recul et à des degrés divers, des déceptions. J'y trouvais bien évidemment toujours sur le moment même de quoi m'enthousiasmer, je ne suis pas fan pour rien (voir mon avis sur le dernier, Release, ici). To Step Aside, Boy Strange, Love Is A Catastrophe par exemple font indéniablement partie de leurs meilleures chansons, mais le ciment qui permet parfois, on ne sait trop ni pourquoi ni comment, à une collection de chansons et à un visuel (costumes, pochettes, clips, etc.) d'entrer en résonance avec l'air du temps, de rétablir une connection intime et personalisée entre un groupe et le grand public, et de présenter un tout homogène s'insérant harmonieusement dans la chronologie d'une carrière, ce ciment faisait cruellement défaut. Ces albums semblaient faits de bric et de broc et manquer d'une idée directrice claire. Bien que je ne sois pas du genre à croire que le public ait toujours raison, force est de reconnaître que cette succession d'albums moyens a grandement contribué à faire rentrer les Pet Shop Boys dans un semi-anonymat. Leurs chiffres de vente n'étaient plus avec Release qu'un cinquième de ce qu'ils étaient à la fin des années 80 et majoritairement imputables à des fans de la première heure. Le grand public n'était tout simplement plus intéressé.

Bien que Fundamental (2006) (dont je parle ici) n'ait rien fait pour enrayer le déclin de leur succès commercial, il a au moins permis au groupe de renouer avec une certaine forme d'ambition dans l'écriture et une recherche d'unité de style sur la longueur d'un album qui faisait cruellement défaut sur les albums précédents. Ils avaient notamment décidé de faire appel à un producteur unique pour tout l'album : Trevor Horn, une des personnalités emblématiques de leur "imperial phase" (pour reprendre le terme consacré par lequel on désigne leur période de triomphe commercial entre 1986 et 1989).

Aujourd'hui, trois ans plus tard, tous les indicateurs extérieurs semblent être revenus au vert : la pop commerciale est plus populaire que jamais, Britney Spears est revenue au firmament de la pop mondiale et suscite des vocations (Lady Gaga ou Lykke Li pour ne citer qu'elles), The Killers et Muse ont semble-t-il convaincu même les lecteurs du NME les plus hardcore que les synthétiseurs n'étaient pas forcément une invention du diable. En Angleterre, Girls Aloud symbolise parfaitement ce renouveau de popularité de la pop décomplexée des années 80. Sensibles sans doute à ce nouvel air du temps, les membres de la British Phonographic Industry ont décerné le mois dernier aux Pet Shop Boys un "Brit Award for Outstanding Contribution to Music" (voir ici). Il restait donc au groupe lui-même à sortir un album susceptible de surfer sur cette vague et de leur faire récupérer leur place au firmament du pop-business. En ont-il été capables ? Vous le saurez dans le prochain billet ici.

dimanche, mars 15

Pour ne pas rester sur une note triste

La nouvelle chanson postée hier par Patrick Wolf sur sa page Myspace (Vulture) me fait frémir de bonheur. Patrick avait promis un album électro-punk rentre-dedans et il tient promesse. Après la semi-déception de The Magic Position, ça fait du bien.

EDIT : Et la vidéo est...euh.... comment dire... disons que la vidéo EST, au sens philosophique du terme.

Alain Bashung est mort

Le morceau que je voulais n'est pas dispo sur Youtube. Je sacrifierai donc l'originalité pour l'évidence :



(il y a eu un bel (et court) hommage par Stuart Staples des Tindersticks sur Pitchfork il y a une dizaine de jours)

jeudi, mars 5

The Big Pink

Une fois les tchak-boom synthétiques des premières secondes passés, je me suis rendu compte que ce morceau me rappelait beaucoup le 4AD de la fin des années 80, plein de shoegazing et de choeurs éthérés. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu l'impression qu'une sortie 4AD n'était pas en décalage avec le style musical qui avait fait la réputation du label il y a une vingtaine d'années. Ma curiosité est définitivement éveillée.



et, pour la route, un autre morceau, qui semble ne pas devoir sortir sur 4AD, mais bon :

lundi, mars 2

Vous voulez découvrir Philip Glass?

Une bonne introduction dans la première demi-heure de cette émission de Musiq'3, la radio classique de la RTBF.