mardi, juillet 31

Les albums de 2006 (bonus et conclusions)

Comme je n'ai jamais su m'arrêter, un dernier billet pour parler de la plupart des disques de 2006 que j'ai achetés en 2007 (le plus souvent en soldes ou en mid-price) et qui n'ont donc pas été repris dans le classement final. Ils sont proposés dans un ordre d'intérêt décroissant.

Plaid & Bob Jaroc - Greedy Baby (Warp)
Sur ce CD/DVD, la musique de Plaid se mélange aux vidéos de Bob Jaroc. Je ne dirai rien des vidéos, que je n'ai pas encore regardées, mais c'est musicalement sans doute l'album de Plaid que je préfère (des deux oui trois que j'ai écoutés), tout en rythmes déconstruits et sonorités apaisantes. J'aime beaucoup Super Positions et I, Citizen the Loathsome.

Clinic - Visitations (Domino)
Si on veut dire du bien d'un groupe qui sort objectivement toujours le même disque, on dit en général qu'il "creuse toujours le même sillon" et s'il y a bien un groupe pour lequel cette expression s'applique, c'est Clinic. Je les ai vus il y a quelques semaines aux Ardentes et j'ai eu l'impression d'y entendre les deux mêmes chansons sans cesse répétées, mais comme ce sont deux chansons que j'aime bien, je ne vais pas me plaindre.


The Strokes - First Impressions On Earth (RCA/Sony-BMG)
Ou comment des musiciens peuvent sortir leur troisième album sans rien changer de fondamental à leur univers sonore et pourtant, sans qu'on comprenne trop pourquoi, donner l'impression qu'il s'agit de leur meilleur album. Bon, ça reste un album des Strokes, c'est-à-dire du rock indé faussement nonchalant avec un bon son crade new-yorkais mais le groupe semble plus confiant en ses capacités techniques. Les riffs sont plus coupants et les parts de batterie sensiblement plus complexes. Plutôt une bonne surprise.


DJ Shadow - The Outsider (Island)
Quel invraisemblable bric-à-brac ! Une intro de générique télé à la K2000 (1), de la soul croonante à la Marvin Gaye (les plus méchants diront à la Robert Palmer reprenant Marvin Gaye) (2), un emprunt littéral à Where Is The Love? des Black-Eyed Peas (7), un solo de guitare blues (8), un instrumental à la Battles (9), un inédit de Kasabian (12), deux ThomYorkeries (13,15) et beaucoup de rap, à mes oreilles tout à fait conforme à ce qui se fait ailleurs (y compris un tube à la Snoop Dogg, 3). Il n'y a que sur quelques morceaux que je retrouve ce que j'aimais sur les deux premiers albums de DJ Shadow (11, à la limite de l'auto-parodie, et surtout 14). Ne comptez pas sur moi pour extraire de tout ce foutoir une appréciation globale.


The Rapture - Piece Of The People We Love (Mercury)
Il m'arrive d'avoir lu tellement de mal d'un disque à sa sortie que j'en reporte sans arrêt l'écoute. Lorsque je finis par les mettre sur la platine, c'est avec une telle appréhension que je suis souvent agréablement surpris. Certes, il n'y a pas ici de House of Jealous Lovers mais, même sans James Murphy, ce rock à danser reste très écoutable.


Keane - Under The Iron Sea (Island)
La pop lyrique au piano a toujours été un de mes plaisirs coupables. Keane devrait donc être pour moi un groupe culte. J'avais d'ailleurs plutôt bien aimé leur premier album. Malheureusement, ce deuxième album flirte souvent avec le pompiérisme. Pour tout dire, ça ressemblerait à du U2 dernière période.... Ce n'est pas un compliment.


Isobel Campbell & Mark Lanegan - Ballad of the Broken Seas (V2)
Le duo improbable entre l'agnelle blanche ex-Belle&Sebastian et le loup mal peigné des Screaming Trees et de Queens of the Stone Age accouche d'un album somme toute assez moyen, d'où ne surnage que The False Husband. Une déception, en ce qui me concerne.


The Kooks - Inside In, Inside Out (Virgin)
Comme trop souvent pour les groupes indés anglais, on retrouve ici trois bonnes chansons, deux moyennes tandis que le reste est sans le moindre intérêt. Ca ne suffit pas à faire un album que j'ai envie de défendre.



Pour finir, je me suis demandé ce que la rédaction de tous ces avis m'avait appris sur mes goûts. Quels sont les arguments qui reviennent le plus souvent dans mes appréciations ? Est-il possible d'en inférer une sorte de résumé de ce que j'espère trouver danss un disque ? Je n'ai évidemment pas pris le temps de relire tout ce que j'ai écrit depuis sept mois mais quelques lignes directrices semblent clairement se dégager.

- importance des mélodies, attachement au format pop
- importance du timbre de la voix (quand il y en a)
- diversité entre les morceaux
- rejet des arrangements lourdingues
- méfiance vis-à-vis d'une certaine forme d'esprit de sérieux
- niveau plus ou moins constant, sans remplissage (plutôt un disque uniformément moyen qu'un disque avec deux chefs-d'oeuvre et huit chansons sans intérêt)

Ces lignes directrices se combinent à des goûts plus subjectifs que l'on pourrait résumer comme suit :

- synthétique et/ou acoustique plutôt qu'électrique
- rapide plutôt que lent
- exubérance plutôt que réserve
- artificialité plutôt qu'authenticité
- européenne plutôt qu'américaine
+ un bonus pour la présence de piano et/ou violoncelle.

En relisant ces quelques lignes, je me dis que je ne devrais sans doute pas publier ce billet. De voir ainsi exposé en quelques points ce qui me semble être un résumé terriblement juste de mes critères d'appréciation, je me sens totalement mis à nu, sans mystère. C'est assez désagréable.

Michelangelo Antonioni est mort



La coïncidence de ces deux disparitions et mon goût des séries m'empêche de ne pas en parler ici, mais il est hors de question que j'uploade un mp3 de Stone et Charden. Cela dit, ça me fait moins d'effet que la mort de Bergman. J'ai toujours eu un peu de mal à rentrer dans les films d'Antonioni.

Le village des enfoirés - L'avventura (vidéo)

lundi, juillet 30

Ingmar Bergman est mort



Scott Walker avait rendu hommage à son film Le Septième Sceau (dont vous pouvez voir ci-dessus un des extraits les plus connus) sur son album Scott 4.

Scott Walker - The Seventh Seal (mp3)

(merci à Emmanuel F. pour l'idée)

dimanche, juillet 29

Où je me vous pose les vraies questions



Alors, Patrick Wolf essaye-t-il d'appâter le public en sexualisant son image (il l'a déjà fait dans au moins une vidéo) ou bien essaie-t-il perversement de placer son public dans la peau du Childcatcher, et donc de se replacer dans la rôle de sa victime ? Il a dit précédemment qu'il avait du mal à interpréter la chanson sur scène car il avait du mal à se remémorer son état d'esprit lorsqu'il l'avait écrite. Est-ce le seul moyen qu'il a trouvé ? En tout cas, sur certains forums, le débat fait rage.

(je rappelle que le caractère autobiographique de la chanson n'a jamais été prouvé et a même été démenti en partie dans une interview)

samedi, juillet 28

Top Albums 2006

Enfin le classement.

Tous les mp3 sont à nouveau disponibles pour 48h. Je les retirerai définitivement lundi en fin d'après-midi. Presque tous les liens mp3 ont été désactivés.

01. Pierre Lapointe - La forêt des mal-aimés
02. Plan B- Who Needs Actions When You Got Words
03. Lupen Crook - Accidents Occur Whilst Sleeping
04. Pet Shop Boys - Fundamental
05. Dominique A - L'horizon
06. Gogol Bordello - Gypsy Punks
07. Justin Timberlake - FutureSex/LoveSounds
08. Faun Fables - The Transit Rider
09. We Are Scientists - With Love And Squalor
10. Lisa Gerrard - The Silver Tree
11. Howling Bells - s/t
12. Scott Walker - The Drift
13. Final Fantasy - He Poos Clouds
14. McFly - Motion In The Ocean
15. Woven Hand - Mosaic
16. Hot Chip - The Warning
17. Mogwai - Zidane OST
18. Bonnie 'prince' Billy - The Letting Go
19. Dolorian - Voidwards
20. Mates Of State - Bring It Back
21. The Feeling - Twelve Steps and Home
22. And You Will Know Us By The Trail Of Dead - So Divided
23. Mogwai - Mr Beast
24. Johnny Cash - Personal File
25. Nelly Furtado - Loose
26. Liars - Drum's Not Dead
27. Muse - Black Holes And Revelations
28. Deaf Center - Pale Ravine
29. Post Industrial Boys - Trauma
30. Apparat Organ Quartet - s/t
31. Belle and Sebastian - The Life Pursuit
32. Ryan Teague - Coins and Crosses
33. Juan d'Oultremont - Bambi Is Dead
34. Thom Yorke - The Eraser
35. Johnny Cash - American V: A Hundred Highways
36. Stuart A. Staples - Leaving Songs
37. Peter, Bjorn and John - Writer's Block
38. Matt Elliott - Failing Songs
39. Arctic Monkeys - Whatever People Say I Am, That's What I Am Not
40. Lil' Chris - s/t
41. Yeah Yeah Yeahs - Show Your Bones
42. The Vines - Vision Valley
43. Morrissey - Ringleader Of The Tormentors
44. The Pipettes - We Are The Pipettes
45. Robbie Williams - Rudebox
46. Hope Of The States - Left
47. Calexico - Garden Ruin
48. Two Gallants - What The Toll Tells
49. The Knife - Silent Shout
50. Isan - Plans Drawn In Pencil
51. Jamelia - Walk With Me
52. Casiotone For The Painfully Alone - Etiquette
53. Robin Guthrie - Continental
54. Junior Boys - So This Is Goodbye
55. Sparks - Hello Young Lovers
56. Espers - Espers II
57. Tunng - Comments Of The Inner Chorus
58. Kelley Stoltz - Below The Branches
59. Paul Simon - Surprise
60. Johann Johannsson - IBM 1401, a user's manual
61. Cat Power - The Greatest
62. B. Fleischmann - The Humbucking Coil
63. Scissor Sisters - Ta-dah
64. Amplifier - Insider
65. TV On The Radio - Return To Cookie Mountain
66. Micah P. Hinson - MPH and the Opera Circuit
67. Le Sport - Euro Deluxe Dance Party
68. Bodies Without Organs (BWO) - Halcyon Days
69. Max Richter - Songs From Before
70. Midlake - The Trials Of Van Occupanther
71. Lo-Fi-Fnk - Boylife
72. The Zutons - Tired Of Hanging Around
73. Mojave 3 - Puzzles Like You
74. Film School - s/t
75. Tortoise & Bonnie 'prince' Billy - The Brave And The Bold
76. The Mountain Goats - Get Lonely
77. Our Brother The Native - Tooth And Claw

Finalement, 2006 fut plutôt une bonne année. Les 4 premiers albums sont à mon avis fabuleux, les 11 suivants excellents, les 12 suivants très bons et les 15 suivants bons. Tous les autres ont des qualités, sauf les six derniers qui m'ont vraiment déçu.

Je ne suis pas mécontent que cette aventure soit (presque) terminée.

mardi, juillet 24

Les albums de 2006 (XXVI et fin)

Je termine enfin cette interminable série avec les trois albums de 2006 que j'ai achetés en 2007 et qui me semblent devoir mériter un place dans le classement final. Attention, ce billet contient de la graine de podium.

Faun Fables - The Transit Rider (Drag City)
J'ai déjà parlé ici et de ma découverte à l'Ancienne Belgique du duo formé par Dawn McCarthy (aussi entendue sur le dernier album de Bonnie 'prince' Billy) et Nils Frykdahl. Ce quatrième album confirme une nouvelle fois tout le bien que j'en pense. Comme bon nombre d'albums précédemment évoqués dans cette série, je suppose que l'on pourrait y voir l'influence d'une certaine forme de country, mais ce serait alors une country où les cow-boys seraient remplacés par des lutins farceurs et les plaines désertiques du MidWest par un jardin magique baigné de lumière aux reflets changeants. Indépendamment des paroles (axquelles je ne prête que rarement attention), le mot qui me semble le mieux décrire le groupe est "féérique", sans doute à cause de Dawn McCarthy qui est, avec Marissa Nadler, ma plus belle découverte vocale de ces dernières années. Le contraste avec la voix de Nils (qui rappelle parfois étrangement celle du chanteur des Sisters of Mercy) est souvent irrésistible. Quand une voix me plaît, je suis tout à fait capable de focaliser mon écoute sur elle et de faire abstraction des chansons, surtout si elles sont moyennes. Ce n'est heureusement pas le cas ici. Que ce soit l'hallucinant crescendo de Taki Pejzaz, l'évidence mélodique de Roadkill (où, une fois de plus, la comparaison avec le premier album des Catchers est inévitable), l'emphase funky de The Questioning ou la folie douce de In Speed, presque chaque morceau est une nouvelle raison de s'émerveiller. Pour donner une idée du niveau d'excentricité général ici présent, j'ajouterai juste que l'album précédent contenait une reprise de Brigitte Fontaine et que, sur celui-ci, Dawn reprend Je voudrais de Soeur Sourire (une chanson qui a tout l'air d'être splendide, il faudra que je me penche un jour sur l'oeuvre de la nonnette chantante). J'aimerais beaucoup les revoir en concert.
- Liens : Site officiel
- A écouter : In Speed (mp3)
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Nelly Furtado - Loose (Geffen)
Quelle mouche a bien pu piquer Nelly Furtado qui, après s'être fait connaître pour son alt-pop folkisante, a décidé de se réinventer en diva arène-bi ? Une volonté de changer de style et d'étendre sa palette musicale ou une tentative cynique de conquérir un nouveau marché, de combler le vide laissé par Britney Spears depuis qu'elle a pété les plombs ? Qui sait ? En tout cas, pas moi, qui me retrouve avec un CD sans livret, ce qui me prive des crédits pour chaque morceau. Une chose est en tout cas certaine : en s'associant avec Timbaland pour l'écriture, elle a misé sur le bon cheval. Maneater est sans doute le tube le plus atypique depuis Try Again d'Aaliyah (qui, incidemment, était déjà une production Timbaland). Sans surprise, ce sont les chansons les plus typiquement Timbalandiennes que je préfère (2,3,6,8 pour ceux qui ont une pochette sous la main) et Say It Right est sans doute ma favorite (je suis surpris qu'elle soit sorti si tard en single). Les moins bons moments sont, comme presque toujours dans les albums pop de ce genre, les chansons les plus lentes. Le duo avec Juanes est sans intérêt et In God's Hands est en tous points aussi inécoutable que ne le suggère son titre. En revanche, j'avoue un réel faible pour All Good Things (Come To An End) et son côté El Condor Pasa du pauvre. Je regrette juste que la version de l'album ne contienne pas les choeurs de Chris Martin (par ailleurs co-auteur de la chanson). Cela dit, je ne vais pas bouder mon plaisir. Loose est un très bon album pop, à peu près du même niveau que In The Zone de Britney Spears, si pas vraiment que Come And Get It de Rachel Stevens.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Maneater (video), Say it right (video), All Good Things (Come To An End) (video), No Hay Igual (mp3)
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Plan B - Who Needs Actions When You Got Words (679 Recordings)
J'ai l'habitude de glisser dans chaque boîtier de CD un morceau de papier déchiré où je note de mon écriture la plus déjetée le numéro des plages que je préfère, ce qui me permet d'identifier plus rapidement les morceaux que pourrais avoir envie de réécouter après coup. Les morceaux que j'aime particulièrement sont soulignés. En général, le dit papier contient quatre numéros ou moins. Un album pour lequel je note 6 numéros est exceptionnel. Tout ça pour vous faire comprendre à quel point cet album de Plan B est hors-normes. En effet, on peut lire sur le papier (je retranscris les soulignés en gras) : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13. Cela est d'autant plus étonnant qu'il s'agit indéniablement d'un album de rap et que le rap est pour moi un type de musique parfaitement impénétrable dont la seule fonction dans l'univers semble être d'empêcher Britney Spears et les autres de dépasser la cinquième place du Billboard Hot 100. Bon, évidemment, je généralise abusivement, me laissant emporter par mon goût douteux pour la rhétorique facile. Ainsi, j'aime bien Dizzee Rascal, Missy Elliott et deux bons tiers de la carrière d'Eminem. Le rap ne m'est donc pas complètement étranger. Pourtant, je n'avais encore jamais été à ce point interpellé par un album de rap. Comme rien n'évoque plus les vacances, la plage, la farniente et les cocotiers qu'une liste à puces, permettez-moi de dresser la liste des causes de cet égarement passager qu'une intense réflexion m'a permis d'établir. Il faut bien évidemment n'y voir que les délires sans consistance de celui qui veut à tout prix faire croire qu'il sait de quoi il parle.
- Plan B est anglais, ce qui me le rend d'emblée sympathique et, à cause de l'accent et du vocabulaire, nettement plus compréhensible que, au hasard, Jay-Z.
- il a eu l'idée, a priori pour moi étonnante, de se faire accompagner par une guitare (le plus souvent acoustique), un violoncelle et des percussions. Sur Everyday, ô bonheur extatique, il y a même un piano et ce n'est pas loin d'être bouleversant (si, si).
- si j'en crois les rapides recherches que j'ai faites sur le Web, le rap n'a pas été le premier choix musical de Plan B qui avait d'abord tenté, sans succès, d'être l'équivalent anglais de Matt Pokora (si on veut être méchant) ou de Justin Timberlake (si on est plus clément)....(j'insère ici un blanc pour que les puristes du rap puissent se retirer dans le calme et la dignité qui sied à l'idée que je me fais de ce blog).... Plan B a gardé de cet étrange passé un sens de la mélodie qui vient souvent étoffer les parties rappées (voir Dead And Buried). Une chanson comme Mama (loves a crackhead) (construite autour de I can't go for that (no can do) de Hall & Oates) rappelle même de manière assez troublante Let's Take A Ride, qui n'était pas loin d'être mon morceau préféré sur le premier album de Justin Timberlake. Plan B et Justin Timberlake semblent d'ailleurs aimer tous les deux beaucoup leur môman, ce qui en ces temps troublés où les valeurs s'affaisent sous les coups de boutoir d'un consumérisme hédoniste qui tourne à vide, ne peut qu'être encouragé.
- bien que je sois à peu près aussi qualifié que le goître de Balladur pour donner mon avis sur le "flow" d'un rappeur quel qu'il soit (rien qu'écrire le mot me fait pouffer), je dois avouer bien aimer celui de Plan B, dans lequel je sens la tension et la violence rentrée qui sied au rappeur. Il me rappelle vaguement à cet égard celui d'Eminem, une influence que j'imagine fondamentale pour Plan B. Il y a d'ailleurs dans I don't hate you une citation quasi-littérale de Stan.

Après ces quatre arguments en béton armé, je pense pouvoir clôturer ce billet avec la satisfaction du devoir accompli. J'ajouterai juste pour être complet que depuis la sortie de cet album au tout début de 2006, Plan B a sorti Paint it blacker, un album bootleg qui, contrairment à celui dont je parle ici, fait la part belle aux samples (Radiohead, Coldplay, Rolling Stones, Willy Mason, etc..). On y retrouve des nouvelles versions de morceaux déjà connus et quelques inédits. Je ne résiste pas à l'envie de vous proposer Suzanne, qui mêle la chanson du même nom de Leonard Cohen avec ce qui a tout l'air d'être un extrait de Massacre à la tronçonneuse.

- Liens : Site officiel, MySpace, blog personnel, Paroles
- A écouter : Mama (mp3), I don't hate you (mp3), Everyday (mp3), Suzanne (mp3)
- A voir : session acoustiqu et interview sur le site de la BBC
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Ne me reste plus qu'à mettre le billet bonus et le classement final en ligne.. et je pourrai reprendre une activité de blogueur normale.

jeudi, juillet 12

Les albums de 2006 (XXV)

Bonnie 'prince' Billy - The Letting Go (Domino)
De tous les disques vaguement "country-rock" (si vous m'autorisez ce douteux raccourci) présents dans cette liste (Two Gallants, Micah P Hinson, Calexico, Espers, Kelley Stolz, Cat Power, Mojave 3, Mountain Goats, Johnny Cash), il ne fait guère de doute pour moi qu'il s'agit du meilleur. D'abord, Will Oldham a sans aucun doute la voix la plus bouleversante du lot (Johnny Cash excepté). Il a par ailleurs la bonne idée de se faire accompagner sur la plupart des morceaux par Dawn McCarthy, la chanteuse de Faun Fables (groupe dont je reparlerai très vite et dont j'ai déjà dit ailleurs tout le bien que je pensais). Ensuite, Will Oldham renoue avec les arrangements légers qui faisaient tout le prix de ses débuts sous le nom de Bonnie 'prince' Billy et met de côté les guitares grasses et les expérimentations discutables de ses deux derniers disques (le live et la collaboration avec Tortoise). La conjonction de ces deux points fait de The Letting Go, l'album le plus pop de son auteur, pas pop comme peut l'être Mika ou les Pet Shop Boys, mais pop au sens de "genre musical essentiellement centré sur la mélodie". Le fait notamment de composer pour deux voix semble avoir libéré l'inspiration de Will Oldham. Ces deux timbres de voix se répondant m'ont évoqué les symphoniettes des Catchers et les arrangements à base de guitare acoustique, cordes et percussions légères m'ont rappelé Five Leaves Left de Nick Drake. Dans cette optique, Strange Form Of Life est sans doute le plus beau moment de l'album. Cela dit, on peut lui préférer The Seedling, en ce sens que Will Oldham y prend plus de risques, s'éloigne du minimalisme et joue avec la structure classique couplet-refrain sans jamais devenir abscons (voir aussi Mark Hollis ou Scott Walker). Il s'agit sans doute pour moi du meilleur album post-Palace de Will Oldham, celui que j'espérais secrètement découvrir en écoutant ses précédentes oeuvres. Il s'agit aussi d'un de ces rares albums dont la seconde moitié est meilleure que la première.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Strange Form Of Life (video), The Seedling (mp3)
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Midlake - The Trials of Van Occupanther (Bella Union)
L'album commence par Roscoe, un mini-triomphe qui sonne, dès la deuxième écoute, comme un classique oublié des années 70 (quelque part entre les Motors, ELO et 10cc). J'espérais donc découvrir un album de rétro-pop flamboyant qui serait une sorte de pendant crédible à Phoenix, en moins putassier (comme diraient les Inrocks) et en plus distingué. Après avoir entendu ces 15 chansons uniformément midtempo, j'en viens à regretter Phoenix (d'autant que Phoenix, ce n'est quand même pas SI mauvais, dans le genre....enfin, je dis ça, faudrait surtout que j'écoute). La production y est sans doute moins classieuse mais au moins les mélodies restent un minimum dans l'oreille. Ici, il semblerait que l'écriture des morceaux ait été sacrifiée pour laisser plus de temps à la confection de ce son rétro-pop. On se retrouve donc face à un album élégant de bout en bout (malgré un solo de guitare fâcheux en son milieu) mais qui, passé les trois bons morceaux dans son premier tiers, ne laisse plus aucune trace.
Comme il s'agit du dernier album de 2006 pour lequel je me retrouve sans grand chose à dire, je voulais finir par une réflexion un peu plus générale. Tout au long de ces billets (il n'en reste plus qu'un), je me suis retrouvé à devoir mettre en forme, à rendre intelligible des opinions à peine formées, qu'aucun argument clair ne semblait pouvoir étayer. C'est un exercice auquel je trouve intéressant de me soumettre mais qui a sans aucun doute produit bon nombre de chroniques sans saveur dont la lecture a dû vous paraître assez frustrante. Vu la forme que je me suis forcé à donner à ces billets, cela me paraît inévitable. En effet, bien que je ne pense pas être le seul à ne pas pouvoir justifier précisément mes goûts et mes opinions artistiques (ceux-ci me semblent se former dans une sorte de semi-conscience, selon un processus qui reste heureusement imperméable à la raison), je dois être un des rares à m'être fait violence en tentant de dissiper ce brouillard pour écrire sur chaque album un texte qui expliciterait ce qui justement ne peut à mon avis pas l'être (même si je tenterais sans doute de faire une synthèse de tout cela dans quelques jours). Pourtant, d'un point de vue purement égoïste, cet exercice me paraît utile car il me force à réécouter attentivement tous les albums achetés durant l'année et à, en quelque sorte, me faire une opinion. Il faudra donc que je trouve pour 2007 un format nouveau qui me forcera encore à cet exercice sans lui associer systématiquement à l'écriture d'une chronique.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Roscoe (video), Young Bride (video), Head Home (mp3)
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Pet Shop Boys - Fundamental (Parlophone)
Voir ici. Six mois après, mon avis a peu évolué.












- Liens : Site officiel
- A écouter : Minimal (video), Numb (video), Integral (vidéo non officielle), Luna Park (mp3)
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mardi, juillet 10

Les albums de 2006 (XXIV)

Scissor Sisters - Ta-Dah (Polydor)
J'avais beaucoup aimé le premier album éponyme des Scissor Sisters, pour son côté éhontément pop. On y sentait une joie de jouer et de s'amuser qui tranchait heureusement avec la morosité ambiante. J'attendais donc monts et merveilles de ce deuxième album, qui ne me semble malheureusement pas du tout à la hauteur du précédent. Je n'y retrouve plus la même innocence ludique (à part peut-être sur Kissing You Off, où on retrouve un peu du mordant de Filthy/Gorgeous). L'album sonne comme s'il avait été composé dans le seul but de répéter le succès du premier et le groupe semble au coeur d'un plan marketing cynique, que ce soit le packaging m'as-tu-vu de l'édition spéciale de l'album ou les collaborations ostentatoires avec Elton John, etc.. Il est facile pour un groupe qui sort son premier album d'apparaître frais, spontané et radicalement différent du tout-venant. C'est beaucoup plus difficile après avoir vendu 2 millions d'albums, enchaîné les tournées, les festivals et sillonné les plateaux télé du monde entier. Je suis le premier conscient que ces arguments sont parfaitement subjectifs et n'ont qu'un lien assez ténu avec ce que l'on peut objectivement entendre sur le disque. Pourtant, il colle assez bien à l'indifférence polie que m'évoquent ces chansons. La question de savoir si cette indifférence provient entièrement de l'album ou bien des a priori avec lesquels je l'ai abordé est une question trop complexe pour que je m'y attarde, d'autant qu'elle a perdu de son importance depuis que le trou laissé libre par les Scissor Sisters a été provisoirement comblé par Mika. Il est très possible que, avec le temps, je parvienne à réécouter cet album avec des oreilles neuves et à le réévaluer mais il semblerait que, malgré mes six bons mois de retard, ce temps ne soit pas encore arrivé. PS : J'aime beaucoup la manière dont Land of A Thousand Words se confond sur la fin avec le premier générique de Goldorak.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Land Of A Thousand Words (video), She's My Man (video), Kiss You Off (mp3)
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Mojave 3 - Puzzles Like You (4AD)
Mojave 3 est un groupe auquel je m'intéresse depuis longtemps quasi-uniquement parce qu'il est signé sur 4AD. Leur premier album me semblait d'ailleurs avoir plutôt bien réussi la collision entre un certain esprit 4AD, fait de reverb éthérée, et une forme de pop légère et gentiment countrisante. Depuis, chaque nouvel album m'a semblé s'éloigner de ce fragile équilibre (que l'on retrouve par ailleurs assez bien sur le premier album de Gravenurst). La musique est devenue de plus en plus pataude, et les pochettes de plus en plus moches, celle-ci n'étant pas loin d'être affreuse. Si on excepte Most Days, les chansons de ce dernier album suivent un canevas country-pop-indé assez classique, avec quelques emprunts extérieurs (l'orgue de Kill The Lights, par exemple, me rappelle les Stranglers). Ce n'est pas indigne (même si Just A Boy, par exemple, est franchement médiocre) mais ça ne se démarque absolument pas des 500 albums du genre qui sortent tous les ans. En fait, ça fait au moins deux ou trois albums que je me dis que je devrais arrêter d'acheter les albums de Mojave 3, mais le prix assez bas et mon goût névrotique de la collection (salut kfigaro) m'en dissuadent. Si j'ai bien lu ma presse musicale ces derniers mois, le problème devrait trouver une résolution naturelle puisque le groupe a décidé de se séparer
EDIT : le site officiel dément les rumeurs de séparation.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Breaking The Ice (video), Most Days (mp3)
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Two Gallants - What The Toll Tells (Saddle Creek)
Sans aucun doute un des groupes les plus hypés de 2006. Pensez donc. Deux Californiens mal rasés; un label top crédibilité; une musique qui fleure bon les grands espaces désertiques, le Deep South et le mauvais whisky; une voix éraillée qui évoque irrésistiblement le son du banjo ou de l'harmonica s'élevant la nuit au milieu du désert dans un western crépusculaire, que demander de plus ? N'est-ce pas là ce dont tout bon fan de musique américaine roots rêve secrètement ? Peut-être. Malheureusement, j'ai toujours été plus anglophile qu'américanophile et toujours préféré l'artificiel au roots. Je leur aurais donc volontiers suggéré de ne pas trop se reposer sur leurs lauriers après la plage 4. En effet, après un démarrage en fanfare (Las Cruces Jail, Steady Rollin' et Long Summer Day sont rigoureusement formidables), l'album se contente d'être juste bien, de dérouler des ambiances sans surprises et d'enchaîner des morceaux mid-tempo qui semblent tous interchangeables. Comme ce genre musical n'est a priori pas ma "tasse de thé" (encore cette foutue anglopathie qui ressort), j'ai besoin que mon attention soit relancée de temps en autre par un son inattendu, un changement de tempo ou, à défaut, d'être raide d'admiration devant une voix (comme pour Micah P.Hinson). Ici, je reste donc un peu en-dehors.... pour vous dire à quel point, j'irais même jusqu'à suggérer que ça ressemble parfois à du White Stripes. Brrrr.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Steady Rollin (mp3)
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dimanche, juillet 8

Coup de vent

Je suis allé hier passer quelques heures au festival Les Ardentes à Liège et j'ai été soufflé par X-Makeena, un groupe de rap français (oui, je sais, moi aussi, ça m'a étonné). Dommage que les trois morceaux en écoute sur leur page Myspace ne rendent qu'imparfaitement justice à la claque que je me suis pris en pleine figure pendant leur set. Un compte-rendu plus détaillé suivra peut-être.

Sinon, j'étais prêt à vous dire que je m'étais réconcilié avec Patrick Wolf après avoir écouté la session qu'il a enregistrée pour Motel Mozaique aux Pays-Bas mais ce serait cruel vu que cette session n'est plus écoutable sur le site.

mardi, juillet 3

Les albums de 2006 (XXIII)

And You Will Know Us By The Trail Of Dead - So Divided (Interscope)
Quand le groupe a commencé à se faire une petite réputation par ici (pour leur second album), la presse les avait rapidement classés aux côtés des Strokes, des White Stripes et des autres dans une jolie case "renouveau du rock à l'aube d'un nouveau millénaire" et, effectivement, à l'époque, le nom "Trail of Dead" évoquait un mur de guitares et des concerts apocalyptiques (où certains spectateurs ont laissé quelques précieux points d'audition). Un peu plus tard, le groupe a d'ailleurs été transféré à grands renforts de publicité sur Interscope, qui entendait bien faire d'eux les nouveaux Nirvana. Las, au petit jeu de la popularité, ils se sont fait doubler par à peu près tout le monde. Pourtant, le label continue à leur faire confiance, même s'il est à présent évident que Trail of Dead ne connaîtra jamais la gloire internationale. Les membres du groupe s'en sont apparemment accommodés et ont passé les dernières années à renouveler et élargir leur univers musical. Certes, la chanson qui ouvre l'album, Stand In Silence, est dans la droite lignée de leurs débuts mais c'est quasiment la seule parce que pour le reste c'est franchement arty. Naked Sun mélange blues-rock crade (si quelqu'un pouvait me dire de quelle chanson très connues ils se sont inspirés, ça m'aiderait) et explosion de cuivres. Sur la durée de l'album, on pense successivement à des groupes comme les Flaming Lips (Wasted State of Mind ou Eight Days of Hell), Mercury Rev (Gold Heart Mountain), Hope of the States, Elbow ou dEUS par exemple (il est des listes moins satisfisaisantes). L'album part donc un peu dans tous les sens et peut évoquer à un moment ou à un autre à peu près tous les groupes indés des 15 dernières années. C'est à la fois une qualité (diversité, bonnes influences, toussah) et un défaut (manque d'originalité, seconde division, toussah) mais ça reste un disque où aucun morceau n'est à jeter et que l'on peut écouter quatre ou cinq fois d'affilée sans se lasser, ce qui est déjà beaucoup. J'ai beaucoup lu à l'époque de sa sortie que cet album était une catastrophe et que le groupe y avait atteint le nadir de son inspiration. Je ne suis pas sûr de comprendre d'où vient cette condamnation presque unanime. Dans son genre, il me semble franchement réussi.
- Liens : Site officiel, Myspace (notez les styles proposés)
- A écouter : Naked Sun (video), Wasted State of Mind (mp3)
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Stuart A. Staples - Leaving Songs (Beggars Banquet)
Jusqu'à présent, la séparation des Tindersticks avait laissé un vide que rien ne semblait pouvoir combler, et surtout pas le premier album solo de Stuart Staples, qui ne parvenait jamais à dépasser le stade du "simplement plaisant". Les choses pourraient peut-être changer avec cet album qui me semble être sensiblement meilleur, renouant en partie avec les sonorités luxuriantes du groupe (la pochette crédite tout de même 17 musiciens, dont certains étaient d'ailleurs déjà membres des Tindersticks, David Boulter en tête). Une chanson comme Already Gone par exemple, avec son orgue et ses cuivres aurait tout à fait eu sa place sur les grands albums des Tindersticks. Goodbye to Old Friends et That Leaving Feeling sont deux autres belles surprises. Cet album prouve que Stuart Staples n'a pas perdu son inspiration. Dommage donc qu'il retombe parfois dans les petits travers de son premier album, notamment dans les morceaux les plus calmes, c'est-à-dire ceux qui s'éloignent le plus de l'art de la tension qui faisait pour moi tout le prix de la musique du groupe (voir par exemple Pulling Into The Sea, qui conclut l'album). Pour ceux qui aiment les références improbables, j'ajouterai juste que l'on trouve sur l'album un duo avec Maria McKee (la même, je suppose, que celle qui chantait Show Me Heaven pendant que Tom Cruise faisait vroum vroum. Voir aussi ici) et un hommage, volontaire ou non à Auberge de Chris Rea sur l'intro de Which way the wind.
- Liens : Site officiel
- A écouter : That leaving feeling (mp3)
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Morrissey - Ringleader of the termentors (Attack/Sanctuary)
Je n'ai véritablement découvert Morrissey qu'avec You Are The Quarry. J'aime beaucoup ce que je connais des Smiths mais n'ai jamais jugé nécessaire d'en connaître plus et ai sans remords fait l'impasse sur les quinze ans de carrière solo qui ont suivi. Connaissant mal sa vie et son oeuvre, je regarde le mythe qui entoure Morrissey de l'extérieur et n'ai pour me faire une opinion globale sur le personnage que ces deux albums. Je risquais donc de tomber dans le crime de lèse-majesté ou bien de porter aux nues des oeuvrettes crépusculaires n'arrivant pas à la cheville de ses grandes oeuvres passées, pièges dans lequel mon opinion plutôt tiède et incertaine m'empêche heureusement de tomber. La première chose qui frappe en écoutant l'album est la production, franchement somptueuse (avec des vrais morceaux d'Ennio Morricone dedans), notamment sur Life is A Pigsty. En fait, la première moitié de l'album me plaît beaucoup, la sauvagerie d'I will see you in far off-places laissant la place au lyrisme de Dear God Please Help Me, le tout teinté par la préciosité naturelle de la voix de Morrissey. Malheureusement, les choses se gâtent un peu par la suite avec une deuxième moitié d'album riche en guitares et sans grand intérêt.... et j'ai un peu de mal à en dire plus. Je trouve l'album dans l'ensemble un peu moins bon que You Are The Quarry mais y vois néanmoins une raison supplémentaire d'un jour me pencher plus sérieusement sur son oeuvre (d'autant que bon...qui d'autre que Morrissey partage avec les Pet Shop Boys le fait d'avoir collaboré avec Johnny Marr et Ennio Morricone, hein ?). J'aime aussi le fait que le CD soit entièrement noir (et ne suis d'ailleurs pas sûr de comprendre comment il peut encore être lu optiquement, mais bon, je suis une bille en technique)
- Liens : Site officiel
- A écouter : You have killed me (mp3)
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lundi, juillet 2

La boîte à souvenirs de boîte

Mais si, ça a été un tube. Sorti sur le même label que l'inoxydable Don't You Want Me de Felix (et Confide In Me de Kylie Minogue).