jeudi, mai 17

Les albums de 2006 (XIX)

Vous ne les espériez plus, et pourtant...

B. Fleischmann - The Humbucking Coil (Morr Music)
J'ai entendu ma première note de B. Fleischmann il y a quelques mois lors de la soirée que le label Morr avait organisée au Planetarium de Bruxelles. Jusque là, j'avais juste lu qu'il était l'artiste le plus réputé du label et qu'il faisait de l'electro, ce que son (excellent) set de Bruxelles semblait confirmer. J'ai donc été assez surpris par l'album, qui s'éloigne souvent de l'électro pour explorer, avec bonheur, des formes de trip-hop analogique ou de slowcore neurasthénique qui évoquent tour à tour Smog, Low ou Portishead (l'intro de First Times). Les guitares de Cain par exemple rappellent le premier album de Low tandis que la voix de Christof Kurzmann évoque immanquablement celle de Bill Callahan. Je suppose que l'on pourrait qualifier les morceaux instrumentaux d'"electronica", mais alors plus dans la veine de Four Tet que dans celle de Isan ou Boards of Canada. La plupart des sons utilisés sont de type acoustique (guitare, batterie, etc.) (joués directement sur instrument ou bien samplés, je n'en sais trop rien), ce qui donne à l'album dans son ensemble une tonalité assez chaude, assez éloignée de ce que j'avais pu entendre à Bruxelles, où il était évidemment seul avec son laptop. Des amis, plus au fait que moi de la discographie du lascar, prétendent qu'il s'agit d'un album assez atypique dans son oeuvre et effectivement, l'album Duo 505, écouté depuis, correspond plus à ce que j'attendais. J'écouterai bientôt Welcome Tourist (apparemment son chef-d'oeuvre) pour y voir plus clair.
- Liens : Site officiel
- A écouter : First Times (mp3)
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Pierre Lapointe - La forêt des mal-aimés (Audiogram)
L'album a été l'objet de mon billet récent sur la Blogothèque.
- Liens : Site officiel, Page MySpace
- A écouter : Le lion imberbe (mp3), L'endomètre rebelle (mp3), Deux Par Deux Rassemblés (video)
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Liars - Drums not dead (Mute)
Liars, existe-t-il dans le monde groupe aussi insaisissable que celui d'Angus machinchose (Andrews me souffle-t-on dans l'oreillette) ? Leur premier album et son rock tordu et vaguement épileptique m'était tombé des oreilles tandis que leur prestation à l'Aéronef pour le festival des Inrockuptibles est un de mes pires souvenirs de concert (il faut dire qu'elle prenait place une demi-heure après qu'on m'eût annoncé l'annulation de la venue de The Coral, ça n'a pas dû aider). En ce qui me concerne, leur cause semblait entendue et j'étais parfaitement content de laisser à d'autres le soin de leur vouer un culte. Rien ne me semblait susceptible de me faire réévaluer leur cas. Pourtant, leur invraisemblable deuxième album-concept sur les sorcières m'avait intrigué (même si je l'ai depuis complètement oublié) et je suis bien obligé de reconnaître que ce troisième album est une réussite éclatante. A dire vrai, en écoutant Drums Not Dead, je ne retrouve pour ainsi dire rien du souvenir que j'ai du premier album. Exit le malaise hyperkinétique et sombre des débuts, bienvenue dans un univers lumineux, fait de percussions insatiables, de choeurs plaintifs et d'orgues solennels. Je serais bien en peine de classer cet album dans une quelconque catégorie musicale. Les morceaux sont trop éloignés de l'alternance couplet-refrain, les voix trop peu présentes pour que l'on puisse parler de rock mais les compositions sont trop barrées et sans doute trop rythmées pour que l'on puisse parler de post-rock. A la fois arty et tribales, les chansons de cet album découragent toute classification. J'ai même des scrupules à les qualifier de chansons. A dire vrai, le seul nom qui me vienne à l'esprit en écoutant cet album, c'est Clinic, sans doute à cause de l'usage des percussions, bien que pour le reste cela n'ait pas grand-chose à voir. Pendant The Other Side of Mt. Heart Attack, des noms encore plus invraisemblables me viennent en tête (Babybird, The Flaming Lips). Donc, voilà, en résumé, c'est vachement bien, si, si, vraiment, je vous assure, mais je suis incapable d'en dire quoi que ce soit... et c'est là que vous vous rendez compte que je viens de vous faire perdre une minute et demie de votre vie, 90 précieuses secondes que vous ne récupérerez jamais. Désolé.
- Liens : Site officiel
- A écouter : It fit when I was a kid (mp3)
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(il me reste une grosse quinzaine de disques. J'ai bon espoir d'avoir fini avant la fin 2007)

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