dimanche, décembre 30

Petit jeu des ressemblances

Comme je sais que certains de mes lecteurs sont des fans de l'exercice, voici deux chansons qui me font fortement penser à d'autres chansons. Je ne vous dis pas à quoi, histoire de ne pas vous influencer.

1 - Le tout début du refrain de Mr Rock & Roll par Amy McDonald (entre 1:00 et 1:03, horloge de la fenêtre Youtube faisant foi) me fait penser au début du refrain d'une autre chanson.



2 - Bien plus flagrant encore, le début du premier couplet de Worried About Ray de The Hoosiers me rappelle le début d'une chanson souvent très bien utilisée au cinéma.



Si certains d'entre vous y voyaient les mêmes ressemblances que moi, je me sentirais moins seul. Faites-moi plaisir.

Sur ce, bonne année à tout le monde. Et bon réveillon à ceux qui aiment ça.

lundi, décembre 24

De saison

Souvenir d'une époque où Bono et Spandau Ballet avaient encore quelque chose en commun :



Parce que tout le monde aime cette chanson, surtout ceux qui jurent le contraire :



Et pour finir, ma préférée :



Pour ma part, je vous souhaite, sans chanter, un joyeux Noël à tous. Pas encore une bonne année tout de suite car j'espère bien refaire un billet d'ici là.

mardi, décembre 11

Si vous recevez BBC Two...

Jeudi soir à 22h (heure d'ici), Patrick Wolf sera l'invité de Never Mind The Buzzcocks. Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée. Ca pourrait ne pas très bien se passer. Je vous ferai un compte-rendu.

EDIT : En fait, Patrick semblait moins bougon qu'à son habitude et a été relativement enoué. J'ai beaucoup aimé sa connaissance quasi-encyclopédique de la discographie des Vengaboys. (les intéressés pourront suivre les liens Youtube ici, et )

Sinon, ayez une pensée pour ma platine CD à qui je vais bientôt devoir dire au revoir. Elle lit de moins en moins de CD. Tous les disques qui dépassent 70 minutes, sont gravés et/ou sont copy-protected ne passent plus. Et contrairement à ce que je pensais, le prix des platines CD n'a presque pas baissé depuis 10 ans. :/

lundi, décembre 3

Mon écriture est toute rouillée

Pour la première fois depuis quatre mois, j'ai écrit plus d'un paragraphe sur un sujet musical. Si vous voulez m'encourager à renouveler l'expérience et à réécrire quelque chose avant le mois de mars, vous pouvez aller voir le Concert à Emporter de Marissa Nadler. Si vous n'en avez que faire de m'encourager, allez le voir quand même, juste parce que c'est Marissa Nadler et que c'est beau.

jeudi, novembre 29

C'est le cancer que tu as pris sous ton bras

C'était mon tout premier 33 tours, il y a 21 ans.



Et tant qu'on y est :



RIP Fred Chichin (pout ceux qui ne sont pas encore au courant)

lundi, novembre 26

Kate Bush

L'anglaise a composé une nouvelle chanson pour la bande originale de The Golden Compass, l'adaptation au cinéma du premier volet de la trilogie His Dark Materials. A en juger par les extraits vu la semaine dernière à la BBC, le film sera assez médiocre. Après deux écoutes, je dois dire que cette chanson est un peu trop filandreuse et atmosphérique à mon goût mais bon, ce n'est pas tous les jours que l'on a une nouvelle chanson à se mettre sous la dent.



Pour ceux qui préfèrent le Bush vintage, une kyrielle de reprises de Running Up That Hill sont disponibles ici. Je recommande particulièrement celles de Claudia Brücken et de Patrick Wolf.

samedi, novembre 24

Un retour que je n'osais espérer

Après l'indifférence oppressante ayant accueilli le premier album de Lupen Crook, je ne me faisais guère d'illusion sur la possibilité d'un retour. Et pourtant, un vinyle vient de sortir. Matthew's Magpie est en écoute sur sa page Myspace, et est évidemment formidable.

dimanche, novembre 18

A écouter

Les prochaines semaines devraient être un peu plus calmes pour moi, et je devrais retrouver un peu de temps pour ce blog. Commençons par signaler une série de très bons posts sur un de mes mp3-blogs de référence, Obscure Sounds avec, dans l'ordre : Girls Aloud (que l'on ne présente plus), Minipop, Immovable Objects et The Hidden Messages (que l'on présente toujours).

La semaine prochain, je me penche sur le nouvel album de Britney Spears, histoire de vérifier si ces dithyrambes unanimes que l'on lit un peu partout sont fondés (et j'en profite pour dire que l'arrivée de Jean-Marc Lalanne aux Inrockuptibles est ce qui est arrivé de mieux au magazine depuis longtemps).

vendredi, novembre 2

Vu à la télévision.

- Les cheveux à la Dragon Ball, c'est très chic et tout mais ça résiste assez mal à la pluie. Cela dit, cette vidéo a été la goutte d'eau et mon opinion sur leur musique est définitivement faite : ça n'a aucun intérêt. Je ne comprends absolument pas ce qui a pu pousser Emmanuel Tellier à en chanter les louanges dans Télérama.



- Pierre Lapointe était bizarrement au sommaire du journal télévisé de la RTBF hier soir. On y apprend entre autres choses qu'il a enregistré une "ukulélé session" pour le site du journal Le Soir.... Je cherche toujours le ukulélé.

Sur ce, je retourne bosser.

vendredi, octobre 19

Love Music Hate Racism

Si vous habitez au Royaume-Uni, le NME de cette semaine sort avec un CD gratuit de morceaux rares et d'inédits dans le cadre d'une campagne contre le racisme et le BNP. Le tracklisting en est à première vue assez alléchant. Mieux encore, surtout si vous n'habitez pas au Royaume-Uni, un deuxième CD est disponible en téléchargement gratuit sur le site du NME.

PS : Le site n'est pas très clair à ce sujet mais le CD1 (celui qui sort avec le NME de cette semaine) pourrait aussi être disponible en téléchargement dans un avenir proche... En attendant, si une bonne âme british pouvait m'en acheter un exemplaire, je lui en serais reconnaissant. Pareil si vous tombez sur un lien rapidshare de la chose. Merci.


samedi, octobre 6

Juste une mise au point, sur les plus belles images de ma vie.

Cela fait un petit temps que je me rends compte que ma motivation pour écrire ici (et plus encore sur la Blogothèque) a diminué. Il y a plein de raisons à cela, la principale étant que je suis de plus en plus déconnecté de l'actualité musicale et ai donc de moins en moins de choses à dire. Je ne suis pas tout seul. La fréquence de mise à jour de mon feed semble avoir diminué et, très récemment, indieboytraqueur s'est fendu d'un long post-scriptum où il exprimait ses doutes et ses incertitudes sur l'avenir de son blog.

Voilà pour le constat. Reste à savoir les conséquences à en tirer. J'ai toujours trouvé ces animateurs de blogs qui annoncent à grand fracas leur départ, puis leur retour, puis leur nouveau départ et leur nouveau retour assez grotesques donc je ne ferai pas de déclaration à l'emporte-pièce. Je dirai juste que j'ai décidé de ne plus me sentir obligé de poster un billet lorsque je vois mes stats de visites ou mon autorité Technorati piquer du nez, juste pour relancer la machine. Je posterai quand j'aurai des choses à dire et ne posterai pas dans le cas contraire. J'ai une fâcheuse tendance à faire de mes loisirs des obligations et je ne voudrais pas que cela devienne aussi le cas pour ce blog. En conséquence, je vais entamer une cure de désintoxication SiteMeter, histoire de ne plus déprimer que vous ne continuiez pas à lire mes anciens billets lorsque je n'en écris plus de nouveaux.

Sinon :

- Après Radiohead qui ne vend le nouvel album qu'en téléchargement ou à un prix prohibitif (même si je finirai sans doute par bourse délier), Patrick Wolf prévoirait à son tour de sortir un mp3-album de chansons exclusives dans quelques semaines. Et comment qu'ils font les largués du progrès qui restent attachés au support physique, hein ?
La vidéo ci-dessous propose un extrait possible de ce futur album de Patrick Wolf


- Cela fait plusieurs mois/années que j'entends des gens divers et variés se pâmer à la simple mention du nom d'Eluvium. Un récent billet de My Old Kentucky Blog m'a enfin donné l'occasion de jeter une oreille sur ce que le nom recouvrait en réalité. C'est sympatoche, quelque part entre Stars Of The Lid, Philip Glass et Harold Budd disons, mais je ne suis pas transporté de bonheur. Les morceaux tonaux sont trop sirupeux pour être honnêtes (Prelude for Time Feelers) et les morceaux plus "ambient-angoissants" ont la mauvaise idée de n'être que ambient-angoissants (New Animals From The Air). Cela dit, je vais tenter d'écouter l'album entier, histoire de me faire une idée plus précise.

- O combien plus satisfaisant (au moins à court terme) : un remix vaguement technoïde du Enter Sandman de Metallica avec la voix. Ou un autre nettement plus technoïde mais sans la voix.

- Il y a sept ans, à Paris, cet homme m'a fait les gros yeux pour que je ne m'approche pas trop de Neil Tennant. Il est mort hier dans un accident voiture à Moscou. Paix à son âme.

- Le meilleur mp3-blog du monde propose de l'électro-pop suédoise classieuse, pour ceux qui ont déjà usé leur album de Robyn.

- Et enfin, une question brûlante à laquelle je dois répondre dans les deux semaines. Cela vaut-il vraiment la peine que je me réabonne aux Inrocks alorsque je les lis à peine et n'écoute plus leurs compilations ? Avant que vous ne répondiez tous non, sachez que je suis abonné depuis presque 10 ans et que je suis un maniaque des collections complètes, ce qui crée une tension presque intenable dans ma pauvre tête.

mercredi, septembre 26

Les méandres compliqués des méthodes académiques

Ce soir, j'ai assisté à la première séance d'un cours d'Education aux Médias. Et bien, vous ne devinerez jamais quelle vidéo était censée illustrer l'introduction du cours.

Rien de moins que ceci :



Je ne connaissais pas, mais c'est du très lourd. Les paroles du refrain sont particulièrement croquignolesques. Je me prends à regretter que le projecteur ait été en panne. J'aurais adoré savoir ce que la professeur aurait pu en dire.

lundi, septembre 24

Le mime Marceau est mort

Un hommage au silence s'impose donc.

Pour les amateurs de musique de chambre :



Pour les amateurs de musique symphonique :

samedi, septembre 15

That's That!

Le nouvel album de Cass McCombs semble bien parti pour me plaire. Dommage qu'il ne sortira apparemment pas sur 4AD.

PS : Il semblerait que le label Jive ait officiellement laissé tomber le pauvre JC Chasez. Dommage, même si les premiers extraits de son deuxième album m'avaient laissé perplexes.

vendredi, septembre 14

Et bien, mon p'tit bouchon, faut pas pas se mettre dans cet état-là.

Bon, c'est vrai que le grand retour de Britney Spears aux MTV Video Music Awards le weekend dernier a été une sorte de mini-désastre et qu'il est difficile de la regarder sans avoir un peu pitié : pas de danse approximatifs, playback sans conviction, yeux apeurés qui semblent supplier "Laissez-moi partir. Je veux rentrer chez moi.".



C'est vrai aussi que les réactions des journalistes et des blogueurs ont été en général très négatives. Mais est-ce une raison suffisante pour se mettre dans cet état ? Franchement.



PS1 : Plus j'entends cette chanson, plus je me prends à l'aimer. Le Britneygate sera-t-il un jour considéré comme le plus fabuleux coup marketing du début des années 2000 ?
PS2 : A quel degré faut-il prendre cette vidéo ? Officiellement au premier, mais je reste perplexe.
PS3 : Le type en question est devenu en quelques jours une vraie star de Youtube et il espère apparemment bien lancer une carrière à partir de ses vidéos. Comme je ne suis pas chien, j'ajoute donc que son interprétation de Gimme More est terrifiante (sans que je sache si c'est dans le bon ou le mauvais sens du terme)

mercredi, septembre 12

Au travail, Henk !

Il semblerait que l'enregistrement du prochain album des Nits avance bien.

dimanche, septembre 9

Fionn Regan (et une pointe de Dizzee)

Le blind-test d'hier m'a fait manquer The Last Night Of The Proms sur la BBC, mais je me suis rattrapé en regardant pour la première fois la remise du Mercury Prize (remporté par Klaxons). A ma grande surprise, le meilleur moment de la soirée fut sans doute Fionn Regan chantant Be Good Or Be Gone, seul avec sa guitare. Si le nom ne vous évoque rien, je vous renvoie à Un Violon, un Jambon, qui lui a justement récemment consacré un billet, avec en prime le jeu de mots plus plus vaseux de l'année.

PS : La version de Flex par Dizzee Rascal était presque aussi bonne, et elle est disponible sur Youtube, donc :

Tant de choses que l'on ne sait pas

J'ai participé hier au blind-test mensuel de la Soundstation, à Liège. Reconnaître des extraits de chansons est un exercice que j'ai toujours beaucoup aimé même si je le trouve souvent frustrant, surtout quand la rapidité prend le pas sur la réflexion. Cela dit, quels que soient les résultats que l'on obtient, c'est toujours instructif.

A titre d'exemple, voici quelques questions auxquelles je n'ai pas pu répondre ou pour lesquelles j'ai douté de mes réponses :
- De qui est la reprise mariachi de Hey Joe, très populaire au début des années 90 ?
- Qui chantait Black is Black ?
- Quel est le titre de la chanson de Geoffrey Oryema qui servait de générique au Cercle de Minuit ? (apparemment, ce n'est pas The River, comme je le pensais)
- Qui a chanté les originaux de One Step Beyond (repris par Madness), American Woman (repris par Lenny Kravitz), Cocaine (repris par Eric Clapton), Always On My Mind (repris par les Pet Shop Boys), Hey Joe (repris par ..., voir première question), Twist And Shout (repris par les Beatles), Just A Gigolo (repris par David Lee Roth), Never Can Say Goodbye (repris par les Communards) ?
- Groovejet - Spiller : où est le titre, où est l'interprète ?
- Quel est ce groupe de punk FM qui avait fait une reprise de Word Up dans les années 90 ?

N'hésitez pas à répondre aux questions ci-dessus en commentaire mais ayez alors le fair-play de le faire sans aide. Sinon, c'est trop facile. Ce site, que je ne connaissais pas, est d'ailleurs une vraie mine d'or pour toutes les questions liées aux reprises.

Ce genre de soirée est aussi l'occasion de se remettre en tête des chansons auxquelles on n'avait plus pensé depuis des lustres. Par exemple :

jeudi, septembre 6

Luciano Pavarotti est mort

Pour être tout à fait honnête, j'ai toujours trouvé que l'opéra était un genre musical kitsch et sans intérêt, et que le vibrato dans le chant lyrique était un artifice vaguement vulgaire. Cela étant dit, l'épave à rôtis Luciano Pavarotti a collaboré avec Brian Eno et U2 pour Miss Sarajevo, la chanson la plus connue de leur projet commun, The Passengers. La vidéo officielle du single m'a d'ailleurs toujours beaucoup amusé. Je ne peux m'empêcher, en la voyant, de me demander ce que devait penser mon ami Brian, adepte de la voix blanche et d'une certaine forme de subtilité dans la production, en entendant Luciano faire ses vocalises.

PS : La chanson pose par ailleurs des questions importantes, comme par exemple : "Is there a time for East 17?", un débat brûlant qui ne sera, je le crains, jamais tout à fait clos, même si U2 semble avoir par la suite plutôt pris le parti de Boyzone.

mercredi, septembre 5

Billet inutile

Ce soir, j'ai regardé Coming Down The Mountain, un téléfilm de la BBC avec Nicholas Hoult (l'acteur de About A Boy et de Skins, une série méga-top-branchouille de Channel 4, qui sera je crois bientôt diffusée par Canal+) sur un scénarion de Mark Haddon (Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit). Si vous n'avez aucun a priori contre les films Dossier de l'écran sur les enfants trisomiques, je vous le recommande plutôt. Cela étant dit, vous pourriez à juste titre vous demander pourquoi j'en parle sur un blog musical. Suis-je en train de succomber aux sirènes de l'exhibitionnisme et vais-je dorénavant vous raconter par le menu mes faits et gestes, aussi insignifiants soient-ils ? Rassurez-vous, non.

En fait, je voulais parler de la bande-son du téléfilm, qui est assez enthousiasmante. On y trouve, parmi bien d'autres, Sigur Ros, Johnny Cash, Scott Walker (ou les Walker Brothers, à vérifier). Plus précisément, je voulais demander si par le plus grand des hasards l'un d'entre vous avait vu le téléfilm et pouvait identifier les interprètes du morceau qui passe cinq minutes avant la fin. Je m'apprêtais à vous dire que ça ressemblait beaucoup à du Low, mais que la voix n'était pas celle d'Alan Sparhawk, d'où angoisse, sueurs froides et torture de méninges. Heureusement, cette douloureuse incertitude fut de courte durée. En effet, comme souvent, il a suffi que je mette ma question en forme pour que la réponse me revienne : c'était Cody, une chanson de Mogwai.

Tout est bien qui finit bien donc, mais les deux paragraphes qui précèdent se retrouvent à présent sans objet, et qui plus est à la limite du hors-sujet. Pourtant, je n'ai pas le coeur de les effacer et vous les laisse donc en pâture. Faites-en ce que bon vous semble.

samedi, septembre 1

Liens du jour

Quelques gâteries pour fêter la rentrée (bien que je sache depuis hier qu'elle va rester pour moi très théorique) et le fait que wikio me place dans le top 20 des blogs musicaux francophones (bien que je comprenne mal comment cela est possible vu mes stats) :
- Entre deux cuites, trois procès et quatre catastrophes, Britney Spears a réussi à trouver le temps d'enregistrer un nouveau single, Gimme More. Il n'est pas formidable mais cela aurait pu être pire. (Je préfère donner un lien dynamique car le label semble essayer de colmater les fuites.)

- Le deuxième album de Hard-Fi est en écoute intégrale sur leur page Myspace. Une première écoute distraite me laisse un peu dubitatif, mais qui peut savoir ce que donnera la deuxième ?

- Tu es une fille et tu as toujours rêvé de chanter avec Stuart Murdoch de Belle and Sebastian ? Ton jour de chance est peut-être arrivé.

- Comme je sais que j'ai au moins un lecteur occasionnel qui trouve la chanson géniale, je signale que la version maxi de Boule de flipper par Corynne Charby est disponible ici. Je décline toute responsabilité, même si, dans le genre, ça a plutôt mieux vieilli que la moyenne.

mardi, août 28

Pukkelpop 2007 (ce que j'ai mieux vu)

(suite de ce billet)

- Gogol Bordello : Je m'étais dit en écoutant leur précédent album qu'ils devaient sans doute être très très bons sur scène. N'étant arrivé sur place que pour le dernier quart d'heure du concert, je me garderai bien d'être trop affirmatif mais j'ai été un peu déçu par ce que j'ai vu. Il manquait le petit grain de folie que j'espérais, même si Start Wearing Purple est toujours aussi hymnique. Cela dit, je compte bien aller les voir à l'Ancienne Belgique à l'automne. Une petite salle et un set plus long devraient a priori faire des merveilles.

- Liars : Je me rappelle avoir déjà vu Liars à l'époque de leur premier album et avoir trouvé cela assez insupportable (même si les circonstances y étaient sans doute pour beaucoup). Depuis, j'ai écouté et beaucoup aimé leur troisième album, qui me semblait d'ailleurs n'avoir que peu de rapports avec ce que le groupe faisait à ses débuts. J'étais donc curieux de voir si ce deuxième concert allait être plus à mon goût. Angus et sa bande ont joué trois petits quarts d'heure sur la petite scène du Chateau, en puisant abondamment dans ce fameux troisième album. Bien sûr, on ne retrouve pas en live les passages les plus calmes ou les plus complexes. Pourtant, même en ne jouant que ses morceaux les plus directs, le groupe est parvenu à me fasciner sur scène autant que sur disque. La gestuelle étrange et imprévisible d'Angus y est pour beaucoup. On ne sait jamais à quel moment il va arrêter de chanter et se mettre à courir en rond en agitant les bras comme une collégienne qui viendrait d'apprendre que sa copine Mélissa a reçu pour la Saint-Valentin un poème de Sylvain, le beau ténébreux de l'année du dessus. Je me rappelle avoir pensé sur le moment même que ce comportement relevait presque de la psychiatrie (cela dit, la dernière fois que j'ai pensé cela, c'était pour Bonnie 'prince' Billy; je suppose donc que cela peut aussi être pris comme un compliment).

- Devendra Banhart : Comme pour Badly Drawn Boy, je m'attendais à un concert folk acoustique et il m'a fallu quelques morceaux pour m'habituer à cette formation plus bêtement rock'n'roll (guitare, basse, batterie). Devendra passe de la samba à la country mais ne fera qu'un ou deux morceaux acoustiques seul à la guitare. Dommage, c'est clairement là qu'il est le meilleur. A la mi-concert, il a pour se faire pardonner fait monter sur scène un membre du public pour qu'il interprète une chanson de son cru. Nous eûmes donc droit à un grand gaillard chevelu à la voix frêle et à une chanson toute mignonne, qui m'a fait regretter encore plus que Devendra lui-même n'ait pas osé plus de dépouillement. Le concert nous a en tout cas réservé les plus belles barbes du weekend. Tous les musiciens se sont fait la tête des musiciens du Supertramp de la grande époque (surtout le guitariste de droite).
PS : Je pensais me rappeler de l'adresse de la page Myspace de l'invité-surprise (truegreatmusic ou un truc du genre) mais rien ne semble correspondre. Tant pis.

- Low : Low est un des trois groupes que j'ai le plus vus en concert (avec les Pet Shop Boys et les Tindersticks). La dernière fois que j'ai parlé du groupe ici, c'était pour dire que Alan Sparhawk faisait une dépression et qu'ils arrêtaient complètement la musique. Je pensais sincèrement ne plus jamais avoir l'occasion de les revoir et ce n'est pas sans une certaine émotion que j'ai vu monter sur scène Mimi, Alan (avec un sourire jusqu'aux oreilles) et leur nouveau bassiste. Dans un festival où les décibels s'accumulent souvent sans énormément de discernement, leur concert fut comme un oasis de calme dans un océan de bruit. Alors, bien sûr, un concert de Low réserve à peu près autant de surprise qu'un épisode de Columbo, mais bon, Silver Rider, Pissing, Sunflower, Canada sont autant de vieux amis que je suis content de réentendre. Mieux encore, je les ai enfin vus jouer leur grande oeuvre posse-troque Do Youy Know How To Waltz? et il est amusant de voir à quel point ce morceau instrumental modifie la dynamique du groupe sur scène.

- The View : Une édition du Pukkelpop ne peut pas être complete sans un concert NME-hypé de petits jeunes qui débutent. Ayant raté The Enemy, je me suis rabattu sur The View, présenté il y a six mois par l'hebdomadaire anglais comme les sauveurs de la musique et depuis, me semble-t-il, un peu oubliés. Les cris de la foule, "The View, The View Are On Fire", étaient d'ailleurs un peu clairsemés. Dommage, car le groupe s'en sort plutôt bien sur scène. Leur chanson à texte sur la pénurie de jeans propres fait bien bouger le public (pogo et crowd-surfing à gogo), tandis que Face For Radio leur permet de mettre en évidence leur facette acoustique (très important pour le segment de marché Q-Radio 2-over 35). Rien de révolutionnaire, rien non plus qui me donne envie d'acheter l'album mais un bon concert de festival. C'est ce que j'en attendais et c'est ce que j'en ai obtenu. Tout baigne donc. Comme Jamie T et son sac à dos, le chanteur a fait s'attendrir la foule en étant trop petit pour changer de guitare tout seul. C'était terriblement trognon.

- Henry Rollins : En entrant dans la tente du Chateau, j'ai pendznt une seconde eu l'impression que je venais de passer à travers une fenêtre spatio-temporelle, Stargate-style, et que je me retrouvais au Café de la Gare pour un spectacle de Jean-Marie Bigard à ses débuts. Même bête brosse, même visage anguleux, même rires dans la salle. Et en fait, non, c'était bien Henry Rollins qui venait faire son "one-man show" de "stand-up comedy". Pendant une heure et demie, Henry nous a raconté ses concerts de Nick Cave et ses voyages en Syrie, en Iran ou en Irak. Henry voulait juger par lui-même si les pays de l'"Axe du Mal" ou des "Postes Avancés de la Terreur" étaient vraiment aussi "evil" que le prétendait Dubya. Son passeport à la main, il est donc allé faire un peu de tourisme. Si on voulait être méchant, on pourrait lui reprocher un chouïa de naïveté dans sa manière de nous dire, "Les Syriens, ils sont tous gentils, la preuve j'ai mangé gratos chez l'un d'eux." (des journalistes français se sont foutus de la gueule de Régis Debray et de Bernard Henri-Lévy pour des raisons somme toute assez similaires). Cela dit, il est franchement drôle et plus je l'écoutais, plus j'étais fier de presque tout comprendre, ce qui fait que je suis resté sans regret jusqu'au bout.

- Patrick Wolf : Je ne sais vraiment plus que penser de l'évolution de la carrière de Patrick Wolf depuis un an ou deux. Après avoir entendu sa manager se plaindre du manque de moyens de la tournée précédente, je suppose que je ne peux qu'être content (pour Patrick) de voir que son contrat avec une major lui permet de faire des concerts avec quatre musiciens et des décors. Cela dit (autorisez-moi à dévoiler pendant quelques lignes mon côté Mireille Dumas de la pop), j'ai l'impression qu'il vit assez mal ce changement de statut. A ses débuts déjà, Patrick avouait candidement qu'il n'aimait guère la scène, la routine des tournées et avait du mal à être exubérant sur commande. Maintenant que son agenda de tournée s'est encore sensiblement rempli, il doit sans doute trouver cela encore plus difficile. Alors, certes, il porte toujours des vêtements invraisemblables (plus encore ici que pour les précédents concerts auxquels j'ai assisté, heureusement qu'il les a vite enlevés) et ses chansons sont toujours aussi formidables, mais je ne le sens pas vraiment investi dans ce qu'il chante. Je me surprends à regretter le caractère gauche et emprunté de ses débuts sur scène et ses "Thank you" murmurés yeux baissés, qui avaient au moins le mérite d'être sincères. Pour le dire autrement, Patrick Wolf est devenu un vrai professionnel de la musique et a décidé d'exploiter mercantilement son talent. Chez n'importe qui d'autre, ça ne m'aurait pas dérangé mais la contradiction entre sa carrière actuelle et ses déclarations passées me semble tellement évidente que je le soupçonne d'en souffrir. Cela dit, si un jour je le croise dans la rue et qu'il me dit : "Don't be silly, Pierre. I've never been happier.", je serai ravi de le croire. Et puis bon, il a chanté Bloodbeat et The Childcatcher, et pour ça je suis prêt à tout lui pardonner, même le fait d'être devenu un chanteur à midinettes (les premiers rangs étaient franchement Bruelliens, cris hystériques et chasse à la setlist compris).

- 120 days : Comme écrit précédemment, j'ai découvert ce groupe norvégien via Myspace il y a une dizaine de jours. J'avais été séduit par son mélange de guitares et d'électronique gentiment planouillant et le concert a été dans la lignée de ces trois morceaux, c'est-à-dire un savant mélange de Human League, Cure et Suicide. A certains moments, j'ai trouvé ça tout à fait formidable (une chanson sur le suicide notamment), à d'autres, un peu longuet. Si le concert avait duré une demi-heure, j'en serais ressorti enthousiaste, prêt à aller acheter leurs albums. Malheureusement, après quarante minutes, j'ai commncé à saturer légèrement. Cela dit, ils mériteraient que je leur donne une chance sur la longueur d'un album.

- Enter Shikari : Le groupe a obtenu le 'Fuck Me John Peel Innovation Award' aux derniers NME Awards (je pense ne pas écorner le nom exact de la récompense) pour avoir osé mêler le punk hardcore (on est sur la skate stage après tout) et les rythmiques techno-trance. J'étais a priori sceptique face à ce mélange mais je dois bien avouer qu'il fonctionne plutôt bien. Malheureusement, le vocaliste principal (je rechigne à utiliser le terme chanteur) crie beaucoup, avec une voix qui n'est pas loin d'être exaspérante, ce qui m'a empêché de rentrer complètement dans leur concert. J'aurais sans doute préféré qu'ils laissent plus souvent le micro au bassiste, mais bon, ce qu'on aurait gagné en mélodie aurait sans doute été reperdu en énergie pure. Cela dit, je crois que je vais tenter d'écouter leur album pour me faire une idée plus juste.

- ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead : Enfin ! Après quatre lamentables échecs, je suis enfin parvenu à voir Trail Of Dead en concert, et n'ai pas été déçu. Le groupe ne ressemble pas du tout à l'image que je me faisais d'eux. Ce ne sont pas des grands maigres vaguement goths. Au contraire, les deux chanteurs sont bronzés, petits, râblés et débordent de muscles, ce qui leur donne un petit air de dindons aux hormones (y en a même un qui ressemble à Sean Astin). L'engagement physique et la puissance sonore qu'ils déploient sont inouïs (et si je n'avais pas eu mes bouchons profondément enfoncés dans les oreilles, nul doute que je serais à présent sourd et que tout me semblerait à jamais inouï). La partie la plus pop de leur répertoire est passée aux oubliettes et tous les morceaux sont joués à toute vitesse, souvent avec deux batteurs, ce qui ne laisse évidemment guère de place pour la délicatesse et les solos de violon. C'était un vrai concert de rock'n'roll qui sent la transpiration. Tiens, d'ailleurs, tant qu'on est dans le sujet, j'ai toujours trouvé un peu ridicule cette manie qu'ont les musiciens de démolir leurs instruments sur scène à la fin des concerts pour paraître plus roquaineraule mais un des deux chanteurs de ToD parvient l'impossible exploit de le faire sans tomber dans le grotesque. Peut-être parce qu'il commence son oeuvre de destruction après à peine vingt minutes du concert, au grand désespoir apparent des roadies, peut-être aussi parce qu'il ne se contente pas de détruire guitare et batterie, mais s'attaque aussi aux synthés (ce que la plupart des groupes n'osent pas faire, c'est que ça coûte, ces petites choses), peut-être aussi parce que, dès que les roadies ont fini de tout réinstaller, il recommence. Une autre explication serait que j'étais au troisième rang et qu'il est nettement plus difficile d'être cynique ou blasé quand des morceaux de guitare vous passent cinq centimètres au-dessus de la tête.

- Woven Hand : Malgré la relative déception qu'avait été mon concert de Woven Hand aux Ardentes le mois dernier, je suis allé le revoir samedi soir à minuit, au Chateau, à la toute fin du festival. Les mêmes causes donnant les mêmes effets, je suis à nouveau resté sur ma faim. David Eugene Edwards n'est pas un showman et sa voix, pour moi le meilleur atout de ses deux groupes, est moins mise en avant que sur disque. Il n'y a guère que lorsqu'il a chanté "Alle...allee...luiaaaa, alle...alle....luiaaaaa" que je n'ai pas regretté de ne pas être plutôt allé voir Tool, un groupe dont je ne sais pour ainsi dire rien mais qui a toujours aiguisé ma curiosité. Une occasion manquée.

lundi, août 27

A Lapointe de l'analyse

J'allume la télévision pour un petit zapping vespéral en attendant le journal et, qu'y vois-je, intercalé entre France 3 et ma télévision locale ? Pierre Lapointe, disant pour conclure une émission de TV5 à quel point il est content que le présentateur lui ait fait rencontrer Brigitte Fontaine. C'est une rencontre à laquelle j'aurais beaucoup aimé assister. Malheureusement, je n'ai pas trouvé la trace de cette émission sur Youtube ou Dailymotion.

Pour me consoler, voici le début du concert que Pierre Lapointe a enregistré avec orchestre en clôture des Francofolies de Montreal il y a quelques semaines (la suite se trouve sur Youtube, il vous suffit de cliquer sur l'image). Je ne suis pas sûr que l'orchestre ajoute beaucoup aux chansons, à part peut-être pour L'Endomètre Rebelle, dont la démesure s'accompagne assez bien d'un certain pompiérisme. Cela dit, la vidéo m'a permis de constater par moi-même quel est son niveau de renommée au Québec. Apparemment, il est assez élevé. Un des enseignements de la petite moitié du concert que j'ai regardée est d'ailleurs que je semble condamné à ne devenir fan que de chanteur à midinettes, quand bien même je pensais a priori que mes coups de coeur ne rentraient pas vraiment dans cette catégorie. Comme pour les concerts récents de Patriiick (Wolf), le public de Pieeeeeerre est essentiellement féminin et crie énormément. Bah! Il me reste à espérer que Plan B et Lupen Crook n'aient encore fanatisé personne. Cela dit, le spectre hideux du doute m'habite.



Je suis aussi tombé sur cette interview par Ray Cokes lors des Francofolies de La Rochelle.

Et j'ai évidemment déjà mes billets pour les deux concerts bruxellois de novembre.

(Le Pukkelpop demain sans faute, promis)

dimanche, août 26

Je retrouve mon Patrick

Oublions les quelques secondes de Razorlight et pâmons-nous devant son deuxième choix de reprise pour son set à Reading il y a quelques jours.



Cela aurait été mieux encore s'il avait chanté Around The World, mais bon, on ne peut pas tout avoir.

Et tant que j'en suis dans le culturel inattaquable :
- Lil' Chris a sorti une reprise de We Don't Have To Take Our Clothes Off, qui n'a à dire vrai qu'un intérêt limité.



- Girls Aloud revient avec une nouvelle chanosn qui ressemble à mon avis un chouïa trop aux précédentes.



- Une démo possible pour le prochain album de Britney Spears est apparue sur le vilain Internet mondial. Elle n'est que très modérément formidable.

- Et tant qu'on en est à parler de Britney, Don't Stop The Pop a évoqué hier Ellie Campbell, une starlette Stock-Aitken-Waterman de la fin des années 70, dont je n'avais encore jamais entendu parler. Sa chanson Don't Want You Back présente plus qu'un ressemblance avec le Crazy de Mrs Fed-Ex.

Pour la suite de mon CR du Pukkelpop, il faudra encore attendre un jour ou deux, j'ai eu d'autres choses à écrire ces derniers jours.

mercredi, août 22

Pukkelpop 2007 (ce que j'ai mal vu)

Mon comportement de festivalier a pas mal changé depuis quelques années. Fini les campings, les longues attentes devant la scène pour être au premier rang (je n'ai été très bien placé que pour trois ou quatre concerts). Fini les plannings serrés où chaque seconde doit être rentabilisée au maximum. Dorénavant, on rentre dormir à la maison, les arrivées sont tardives (je n'ai vu aucun concert avant 15 h), les pauses longues et les concerts souvent vécus de loin. J'ai déjà subi trois jours de Route du Rock sous une pluie battante, sans abri ni moyen de s'asseoir et me suis juré de ne jamais rééditer l'expérience. Le Pukkelpop est donc le festival idéal. Nous aurions en effet renoncé depuis longtemps à faire notre pélerinage annuel à Kiewit si les organisateurs n'avaient pas l'excellente idée d'y prévoir chaque année une tente avec des bancs pour s'asseoir (c'est bien malheureux quand on y pense de s'embourgroiser de la sorte mais c'est ainsi... il ne me reste plus qu'à voter Sarkozy et la métamorphose sera complète).

Vous aurez donc un compte-rendu de dilettante, plein d'approximations et de jugements à l'emporte-pièce. Autant dire que vous n'êtes pas obligé de lire.

Evacuons tout de suite les questions qui fâchent. J'ai sans état d'âme fait l'impasse sur ce qui ne m'intéressait a priori pas trop :
- The Smashing Pumpkins
- CocoRosie
- The Shins
- Sophia
- Mouse on Mars
- Dinosaur Jr

J'aurais bien voulu voir mais diverses contingences m'en ont empêché :
- Art Brut (trop tôt)
- The Twang (trop tôt)
- Bondo Do Role (trop tôt)
- The Besnard Lakes (trop tôt)
- Biffy Clyro (trop tôt)
- MIA et Battles (tous les deux pendant le concert de Devendra Banhart)
- Digitalism (pendant Low)
- Tool (pendant Woven Hand)
- Sonic Youth (pendant Trail of Dead)
- Apparat (déplacé pendant je ne sais plus quel autre concert)

Comme toujours dans les festivals, les chevauchements entre les concerts obligent à faire des choix douloureux. Voici quelques exemples de dilemmes et la manière dont j'ai tenté de les résoudre.
- I'm From Barcelona vs The Go! Team (jeudi 18h) : Je reste pendant dix minutes devant I'm From Barcelona, juste le temps de me convaincre que cet enthousiasme rigolard est trop forcé pour être honnête et que, au moins, The Polyphonic Spree faisait des efforts sur les costumes. Je pars ensuite voir la fin de The Go! Team, dont j'avais déjà beaucoup aimé le concert au même endroit il y a deux (?) ans. Ca se termine, comme il se doit, par Ladyflash. Validité du choix : 8/10
- Jamie T vs Dizzee Rascal (jeudi 19h45) : Je reste pendant un quart d'heure devant Jamie T, dont l'arrivée sur scène avec un sac à dos de collégien fait s'attendrir la moitié de la salle (il a l'air vraiment tout jeune). J'aime bien son album et il le défend plutôt bien sur scène. Je pars ensuite voir Dizzee Rascal, dont j'avais entendu dire le plus grand bien des concerts. Las, il s'agit d'un concert rap tout ce qu'il y a de plus classique, jusqu'au MC qui termine toutes les fins de phrase, au cas où Dizzee aurait un trou de mémoire. Toute la finesse et l'originalité des arrangements présents sur album passe à la trappe. J'aurais mieux fait de rester devant Jamie T. Validité du choix : 2/10
- Badly Drawn Boy vs Cansei de Ser Sexy (vendredi 18h10) : Les premières minutes du concert de Badly Drawn Boy me laissent quelque peu interloqué. Je m'attendais à un concert solo essentiellement acoustique et tombe devant un gros groupe de rock bourrin. Après deux morceaux du même genre, je m'en vais voir CSS, dont la musique me semble bien plus convaincante sur scène que sur disque. Let's Make Love And Listen To Death From Above a sans doute été pour moi l'hymne du weekend. On m'a signalé depuis que le garçon mal dessiné a fait un set acoustique en fin de concert. Tant pis pour lui Validité du choix : 7/10
- LCD Soundsystem vs Justice (samedi 20h20) : James Murphy fait l'erreur de commencer son set par des morceaux moins connus qui semblent ne faire bouger que les premiers rangs. N'étant même pas à l'intérieur de la tente, je reste de glace (ce qui me fait d'ailleurs penser que je n'ai pas encore salué comme il se doit l'installation d'un écran géant à côté du Marquee, ce qui permet de suivre les concerts de loin en cas d'affluence). Je pars donc voir Justice au Dance Hall, histoire de juger si c'est aussi insupportable en concert que Daft Punk. Le verdict semble être que c'est plutôt moins insupportable même si ça reste extrêmement répétitif et plat. Heureusement, ils terminent avec leur meilleur atout, >We Are Your Friend, qui conserve tout son pouvoir rassembleur même dilué dans dix minutes de boum-boum. Cela dit, si le concert est à l'image de l'album, ce dernier ne va pas affoler ma carte bleue. Validité du choix : 6/10

Comme je boude par principe les concerts sur la grande scène, je n'ai vu et entendu que de très loin :
- Iggy Pop and the Stooges (comme je le pressentais, ça m'a laissé complètement indifférent, voire même légèrment atterré lorsque l'Iguane se met à cabotiner)
- Nine Inch Nails (je connais très mal leurs albums mais ce que j'ai entendu sur scène m'a plutôt séduit)
- Within Temptation (plutôt moins insupportable que Evanescence... mais c'est à peine un compliment),
- Arcade Fire (je serais bien allé voir ça de plus près mais mon accompagnante était encore moins fan que moi)
- Editors (bon plan de la part des organisateurs, ils sont sans doute moins cher qu'Interpol et 80% des gens n'entendent pas la différence)
- Fall Out Boy (à part le tube, rien à signaler)
- Kaiser Chiefs (un groupe qui n'a décidément plus l'air de s'amuser sur scène, ça se sent)

Je vous avais prévenu que les avis seraient lapidaires. La suite ici.

mercredi, août 15

Dans les prochains jours

Durant les prochains jours, je serai au Pukkelpop. En attendant un hypothétique compte-rendu (pas sûr que j'aurai le temps de le rédiger), quelques liens de groupes découverts récemment :
- un des groupes présents au festival sera 120 Days. Ca tombe bien : les trois morceaux proposés sur leur page myspace ont aiguisé ma curiosité.
- Johnny Boy est un groupe (gallois me souffle-t-on dans l'oreillette) qui fait de la pop rétro quelque part entre Bat For Lashes et The Pipettes, le discours social en plus (James Dean Bradfield est fan, apparemment). J'aime beaucoup le titre de leur chanson-phare : You Are The Generation That Bought More Shoes And You Get What You Deserve.
- Outl4w est un jeune groupe qui monte. Ce genre de punk-rock sauvage me laisse en général de glace mais je dois reconnaître qu'il y a sur les trois morceaux proposés sur leur page Myspace quelques solos de guitare qui tachent tout à fait réjouissants. Tout le monde sait que se laisser aller à des solos de guitare quand on a plus de 16 ans est la marque d'une immaturité mal assumée, mais comme ils ont quinze ans de moyenne, je leur pardonne.

lundi, août 13

Rangement (I)

En tapant ces quelques lignes, je contemple d'un oeil gentiment effaré les caisses en carton pleines de disques qui jonchent le sol aux pieds de mes étagères Billy et Benno (si j'avais un appareil numérique, je vous ferais partager mon désarroi). Comme chaque année à peu près à la même époque, je me retrouve à ranger mes disques, tâche à la fois exaltante et ingrate. Exaltante car, comme tout collectionneur compulsif, tenir et manipuler ses disques est une toujours une activité agréable (oserais-je dire presque sensuelle ? Nan, quand même pas, quoique...). Ingrate car tout rangement est forcément provisoire (le nombre de disques n'arrête pas de changer, rendant illusoire tout classement sur le long terme) et imparfait.

Passons en revue trois exemples d'idées de rangement qui m'étaient dans un premier temps apparues séduisantes, les problèmes quasi-insolubles qu'elles me posent et les conclusions que j'ai été forcé d'en tirer :

A) je veux rassembler tous mes disques 4AD dans une seule armoire.
* A tout seigneur tout honneur, j'ouvre la première rangée avec les oeuvres complètes de Dead Can Dance mais me rends bien vite compte que le coffret rétrospectif ou l'album live sorti lors de la dernière tournée sont hors-format. Pire, cet album live n'est, en toute rigueur, pas un album sorti sur 4AD, bien que la charte graphique V23 y soit essentiellement respectée. Autre problème, les bandes originales de film auxquelles Lisa Gerrard a collaboré doivent-elles être rangées à côté des disques du groupe ou bien reléguées dans le A-Z pop-électro-rock, car sorties sur un autre label ?
* Le problème est encore plus aigu avec un groupe comme les Cocteau Twins qui ont sorti sous ce nom deux albums et une poignée de singles sur le label Fontana. Peut-on considérer que, parce que ces singles ont depuis été réédités dans une rétrospective de faces B parues sur 4AD, les albums et les singles originaux ont retrouvé le droit de trôner à côté de Treasure ou Garlands, ou bien l'effet de label doit-il rester le plus fort ?
* Que dire alors des Red House Painters et de Mark Kozelek qui ont sortis au cours de leur carrière plus d'albums hors-4AD que 4AD ? Dans le même genre, les disques solo de Paula Frazer doivent-ils être rangés à côté des disques de Tarnation ?
* La sortie d'un album de Bauhaus sur 4AD suffit-il à justifier la présence de toute la discographie du groupe sur l'étagère réservée au label ?
* Le plus insoluble étant sans doute le cas de Nick Cave qui a sorti quelques disques sur 4AD quand il était encore membre de The Birthday Party. N'est-il pas cependant l'archétype de l'artiste Mute ? Que faire ? Que faire ? QUE FAIRE ?

Ca faisait trop de questions sans réponses. Les deux étagères 4AD que je conservais encore dans mon rangement vont être fondues dans le reste. Les cas Bauhaus et Nick Cave m'ont convaincu de l'inanité d'un rangement séparé. En guise de consolation, j'envisage de créer une étagère "Rhaa! lovely" pour y ranger mes disques de Dead Can Dance et des Pet Shop Boys. Si l'étagère est assez grande, j'y mettrais également mes disques de Nits et nous aurions une jolie étagère "Trio de tête", ce serait-y pas beau comme un (album tombé du) camion ?

B) Bien que ce blog ne laisse je l'espère pas transparaître de dichotomisme trop marqué entre les musiques "P!O"P!" et les autres, ma collection de disques en conservait la trace. Britney, Justin, Rachel Stevens, les Sugababes, *Nsync, McFly, Jamelia et autres Will Young étaient tous rassemblés dans un coin sombre, sorte de purgatoire qui n'osait pas dire son nom, tandis que les Radiohead, Autechre, 16-Horsepower et Scott Walker avaient droit au grand classement alphabétique général. Je me sentais de moins en moins à l'aise avec cet affreux ostracisme et ai donc décidé que McFly serait désormais coincé entre Cass McCombs et Tom McRae, Rachel Stevens entre Stereo Total et Kelley Stoltz et l'improbable trio ATC et A-Teens et Atomic Kitten serait perdu au milieu d'une étagère pleine de Arcade Fire, Arctic Monkeys, Autechre, Arab Strap et At The Drive-In.

C) Si on excepte les cas particuliers discutés aux points A et B (sans compter le cas des disques classiques que je n'évoquerai pas aujourd'hui, bien qu'il y aurait beaucoup à dire de ces disques absurdes qui contiennent à le fois du Moussorgsky et du Stravinski, ou du Stravinski et du Bach, mais bon, à chaque jour suffit sa haine), j'avais très vite renoncé à l'idée de classer tous mes disques selon le genre ou le label. Je me voyais mal devoir chercher sur quel label sont parus les albums de machin ou truc juste pour pouvoir les trouver dans mon classement. De même, ayant toujours été nul au petit jeu des étiquettes, je ne voulais pas devoir décider si Pan Sonic était de l'électro, de l'expérimental, du drone-noise ou de la minimal electronica. J'ai donc très vite opté pour le tout alphabétique par nom d'interprètes. Malheureusement, ce classement contient des désavantages évidents. Il serait absurde de ne pas mettre les disques solo de Paula Frazer à côté de ceux de Tarnation ou de placer les deux horribles BO achetés 2€ car on y trouvait des inédits de Nsync à côté des disques du groupe. Il faut donc s'autoriser des exceptions... mais jusqu'où aller?
L'album de Jonny Greenwood est-il à classer avec les albums de Radiohead ? Quid de celui de Thom Yorke ? David Byrne a-t-il gagné son indépendance face aux Talking Heads ? Mark Hollis doit-il être classé près des Talk Talk ? Plus pervers encore, les EP sur lesquels on trouve des remixes des Pet Shop Boys doivent-il être classés avec les Pet Shop Boys ou avec leur interprète initial ? En guise d'exemple et pour vous faire comprendre la complexité du truc, j'ai longtemps hésité pour classer mon EP de Walking on Thin Ice de Yoko Ono. Fallait-il le mettre avec les Pet Shop Boys ? Avec mon best-of de Yoko Ono ? Faut-il mettre ce dernier près de la compilation de John Lennon ? Voyez en plus comme tout devient vite interdépendant. Si je classe John Lennon avec les Beatles, je me retrouve avec le risque de devoir classer Yoko Ono (et donc les Pet Shop Boys) avec les Beatles, un crime que certains fervents Beatlesiens ne pourraient sans doute jamais me pardonner. Franchement, il y a de quoi s'arracher les cheveux, non ?

Les gens intéressés par d'autres questionnements métaphysiques de ce type peuvent également aller lire cet article récent paru sur Stylus.

Là, j'y retourne, j'en suis à peine à la lettre A.

(Vous avez déjà remarqué le nombre hallucinant de groupes et d'interprètes dont le nom commence par A ou B ? Serait-ce le résultat d'une volonté délibérée de prendre un nom qui les placerait en tête de listing ? Encore des questions sans réponses, le syndrôme Lost sans doute.)

mardi, juillet 31

Les albums de 2006 (bonus et conclusions)

Comme je n'ai jamais su m'arrêter, un dernier billet pour parler de la plupart des disques de 2006 que j'ai achetés en 2007 (le plus souvent en soldes ou en mid-price) et qui n'ont donc pas été repris dans le classement final. Ils sont proposés dans un ordre d'intérêt décroissant.

Plaid & Bob Jaroc - Greedy Baby (Warp)
Sur ce CD/DVD, la musique de Plaid se mélange aux vidéos de Bob Jaroc. Je ne dirai rien des vidéos, que je n'ai pas encore regardées, mais c'est musicalement sans doute l'album de Plaid que je préfère (des deux oui trois que j'ai écoutés), tout en rythmes déconstruits et sonorités apaisantes. J'aime beaucoup Super Positions et I, Citizen the Loathsome.

Clinic - Visitations (Domino)
Si on veut dire du bien d'un groupe qui sort objectivement toujours le même disque, on dit en général qu'il "creuse toujours le même sillon" et s'il y a bien un groupe pour lequel cette expression s'applique, c'est Clinic. Je les ai vus il y a quelques semaines aux Ardentes et j'ai eu l'impression d'y entendre les deux mêmes chansons sans cesse répétées, mais comme ce sont deux chansons que j'aime bien, je ne vais pas me plaindre.


The Strokes - First Impressions On Earth (RCA/Sony-BMG)
Ou comment des musiciens peuvent sortir leur troisième album sans rien changer de fondamental à leur univers sonore et pourtant, sans qu'on comprenne trop pourquoi, donner l'impression qu'il s'agit de leur meilleur album. Bon, ça reste un album des Strokes, c'est-à-dire du rock indé faussement nonchalant avec un bon son crade new-yorkais mais le groupe semble plus confiant en ses capacités techniques. Les riffs sont plus coupants et les parts de batterie sensiblement plus complexes. Plutôt une bonne surprise.


DJ Shadow - The Outsider (Island)
Quel invraisemblable bric-à-brac ! Une intro de générique télé à la K2000 (1), de la soul croonante à la Marvin Gaye (les plus méchants diront à la Robert Palmer reprenant Marvin Gaye) (2), un emprunt littéral à Where Is The Love? des Black-Eyed Peas (7), un solo de guitare blues (8), un instrumental à la Battles (9), un inédit de Kasabian (12), deux ThomYorkeries (13,15) et beaucoup de rap, à mes oreilles tout à fait conforme à ce qui se fait ailleurs (y compris un tube à la Snoop Dogg, 3). Il n'y a que sur quelques morceaux que je retrouve ce que j'aimais sur les deux premiers albums de DJ Shadow (11, à la limite de l'auto-parodie, et surtout 14). Ne comptez pas sur moi pour extraire de tout ce foutoir une appréciation globale.


The Rapture - Piece Of The People We Love (Mercury)
Il m'arrive d'avoir lu tellement de mal d'un disque à sa sortie que j'en reporte sans arrêt l'écoute. Lorsque je finis par les mettre sur la platine, c'est avec une telle appréhension que je suis souvent agréablement surpris. Certes, il n'y a pas ici de House of Jealous Lovers mais, même sans James Murphy, ce rock à danser reste très écoutable.


Keane - Under The Iron Sea (Island)
La pop lyrique au piano a toujours été un de mes plaisirs coupables. Keane devrait donc être pour moi un groupe culte. J'avais d'ailleurs plutôt bien aimé leur premier album. Malheureusement, ce deuxième album flirte souvent avec le pompiérisme. Pour tout dire, ça ressemblerait à du U2 dernière période.... Ce n'est pas un compliment.


Isobel Campbell & Mark Lanegan - Ballad of the Broken Seas (V2)
Le duo improbable entre l'agnelle blanche ex-Belle&Sebastian et le loup mal peigné des Screaming Trees et de Queens of the Stone Age accouche d'un album somme toute assez moyen, d'où ne surnage que The False Husband. Une déception, en ce qui me concerne.


The Kooks - Inside In, Inside Out (Virgin)
Comme trop souvent pour les groupes indés anglais, on retrouve ici trois bonnes chansons, deux moyennes tandis que le reste est sans le moindre intérêt. Ca ne suffit pas à faire un album que j'ai envie de défendre.



Pour finir, je me suis demandé ce que la rédaction de tous ces avis m'avait appris sur mes goûts. Quels sont les arguments qui reviennent le plus souvent dans mes appréciations ? Est-il possible d'en inférer une sorte de résumé de ce que j'espère trouver danss un disque ? Je n'ai évidemment pas pris le temps de relire tout ce que j'ai écrit depuis sept mois mais quelques lignes directrices semblent clairement se dégager.

- importance des mélodies, attachement au format pop
- importance du timbre de la voix (quand il y en a)
- diversité entre les morceaux
- rejet des arrangements lourdingues
- méfiance vis-à-vis d'une certaine forme d'esprit de sérieux
- niveau plus ou moins constant, sans remplissage (plutôt un disque uniformément moyen qu'un disque avec deux chefs-d'oeuvre et huit chansons sans intérêt)

Ces lignes directrices se combinent à des goûts plus subjectifs que l'on pourrait résumer comme suit :

- synthétique et/ou acoustique plutôt qu'électrique
- rapide plutôt que lent
- exubérance plutôt que réserve
- artificialité plutôt qu'authenticité
- européenne plutôt qu'américaine
+ un bonus pour la présence de piano et/ou violoncelle.

En relisant ces quelques lignes, je me dis que je ne devrais sans doute pas publier ce billet. De voir ainsi exposé en quelques points ce qui me semble être un résumé terriblement juste de mes critères d'appréciation, je me sens totalement mis à nu, sans mystère. C'est assez désagréable.

Michelangelo Antonioni est mort



La coïncidence de ces deux disparitions et mon goût des séries m'empêche de ne pas en parler ici, mais il est hors de question que j'uploade un mp3 de Stone et Charden. Cela dit, ça me fait moins d'effet que la mort de Bergman. J'ai toujours eu un peu de mal à rentrer dans les films d'Antonioni.

Le village des enfoirés - L'avventura (vidéo)

lundi, juillet 30

Ingmar Bergman est mort



Scott Walker avait rendu hommage à son film Le Septième Sceau (dont vous pouvez voir ci-dessus un des extraits les plus connus) sur son album Scott 4.

Scott Walker - The Seventh Seal (mp3)

(merci à Emmanuel F. pour l'idée)

dimanche, juillet 29

Où je me vous pose les vraies questions



Alors, Patrick Wolf essaye-t-il d'appâter le public en sexualisant son image (il l'a déjà fait dans au moins une vidéo) ou bien essaie-t-il perversement de placer son public dans la peau du Childcatcher, et donc de se replacer dans la rôle de sa victime ? Il a dit précédemment qu'il avait du mal à interpréter la chanson sur scène car il avait du mal à se remémorer son état d'esprit lorsqu'il l'avait écrite. Est-ce le seul moyen qu'il a trouvé ? En tout cas, sur certains forums, le débat fait rage.

(je rappelle que le caractère autobiographique de la chanson n'a jamais été prouvé et a même été démenti en partie dans une interview)

samedi, juillet 28

Top Albums 2006

Enfin le classement.

Tous les mp3 sont à nouveau disponibles pour 48h. Je les retirerai définitivement lundi en fin d'après-midi. Presque tous les liens mp3 ont été désactivés.

01. Pierre Lapointe - La forêt des mal-aimés
02. Plan B- Who Needs Actions When You Got Words
03. Lupen Crook - Accidents Occur Whilst Sleeping
04. Pet Shop Boys - Fundamental
05. Dominique A - L'horizon
06. Gogol Bordello - Gypsy Punks
07. Justin Timberlake - FutureSex/LoveSounds
08. Faun Fables - The Transit Rider
09. We Are Scientists - With Love And Squalor
10. Lisa Gerrard - The Silver Tree
11. Howling Bells - s/t
12. Scott Walker - The Drift
13. Final Fantasy - He Poos Clouds
14. McFly - Motion In The Ocean
15. Woven Hand - Mosaic
16. Hot Chip - The Warning
17. Mogwai - Zidane OST
18. Bonnie 'prince' Billy - The Letting Go
19. Dolorian - Voidwards
20. Mates Of State - Bring It Back
21. The Feeling - Twelve Steps and Home
22. And You Will Know Us By The Trail Of Dead - So Divided
23. Mogwai - Mr Beast
24. Johnny Cash - Personal File
25. Nelly Furtado - Loose
26. Liars - Drum's Not Dead
27. Muse - Black Holes And Revelations
28. Deaf Center - Pale Ravine
29. Post Industrial Boys - Trauma
30. Apparat Organ Quartet - s/t
31. Belle and Sebastian - The Life Pursuit
32. Ryan Teague - Coins and Crosses
33. Juan d'Oultremont - Bambi Is Dead
34. Thom Yorke - The Eraser
35. Johnny Cash - American V: A Hundred Highways
36. Stuart A. Staples - Leaving Songs
37. Peter, Bjorn and John - Writer's Block
38. Matt Elliott - Failing Songs
39. Arctic Monkeys - Whatever People Say I Am, That's What I Am Not
40. Lil' Chris - s/t
41. Yeah Yeah Yeahs - Show Your Bones
42. The Vines - Vision Valley
43. Morrissey - Ringleader Of The Tormentors
44. The Pipettes - We Are The Pipettes
45. Robbie Williams - Rudebox
46. Hope Of The States - Left
47. Calexico - Garden Ruin
48. Two Gallants - What The Toll Tells
49. The Knife - Silent Shout
50. Isan - Plans Drawn In Pencil
51. Jamelia - Walk With Me
52. Casiotone For The Painfully Alone - Etiquette
53. Robin Guthrie - Continental
54. Junior Boys - So This Is Goodbye
55. Sparks - Hello Young Lovers
56. Espers - Espers II
57. Tunng - Comments Of The Inner Chorus
58. Kelley Stoltz - Below The Branches
59. Paul Simon - Surprise
60. Johann Johannsson - IBM 1401, a user's manual
61. Cat Power - The Greatest
62. B. Fleischmann - The Humbucking Coil
63. Scissor Sisters - Ta-dah
64. Amplifier - Insider
65. TV On The Radio - Return To Cookie Mountain
66. Micah P. Hinson - MPH and the Opera Circuit
67. Le Sport - Euro Deluxe Dance Party
68. Bodies Without Organs (BWO) - Halcyon Days
69. Max Richter - Songs From Before
70. Midlake - The Trials Of Van Occupanther
71. Lo-Fi-Fnk - Boylife
72. The Zutons - Tired Of Hanging Around
73. Mojave 3 - Puzzles Like You
74. Film School - s/t
75. Tortoise & Bonnie 'prince' Billy - The Brave And The Bold
76. The Mountain Goats - Get Lonely
77. Our Brother The Native - Tooth And Claw

Finalement, 2006 fut plutôt une bonne année. Les 4 premiers albums sont à mon avis fabuleux, les 11 suivants excellents, les 12 suivants très bons et les 15 suivants bons. Tous les autres ont des qualités, sauf les six derniers qui m'ont vraiment déçu.

Je ne suis pas mécontent que cette aventure soit (presque) terminée.

mardi, juillet 24

Les albums de 2006 (XXVI et fin)

Je termine enfin cette interminable série avec les trois albums de 2006 que j'ai achetés en 2007 et qui me semblent devoir mériter un place dans le classement final. Attention, ce billet contient de la graine de podium.

Faun Fables - The Transit Rider (Drag City)
J'ai déjà parlé ici et de ma découverte à l'Ancienne Belgique du duo formé par Dawn McCarthy (aussi entendue sur le dernier album de Bonnie 'prince' Billy) et Nils Frykdahl. Ce quatrième album confirme une nouvelle fois tout le bien que j'en pense. Comme bon nombre d'albums précédemment évoqués dans cette série, je suppose que l'on pourrait y voir l'influence d'une certaine forme de country, mais ce serait alors une country où les cow-boys seraient remplacés par des lutins farceurs et les plaines désertiques du MidWest par un jardin magique baigné de lumière aux reflets changeants. Indépendamment des paroles (axquelles je ne prête que rarement attention), le mot qui me semble le mieux décrire le groupe est "féérique", sans doute à cause de Dawn McCarthy qui est, avec Marissa Nadler, ma plus belle découverte vocale de ces dernières années. Le contraste avec la voix de Nils (qui rappelle parfois étrangement celle du chanteur des Sisters of Mercy) est souvent irrésistible. Quand une voix me plaît, je suis tout à fait capable de focaliser mon écoute sur elle et de faire abstraction des chansons, surtout si elles sont moyennes. Ce n'est heureusement pas le cas ici. Que ce soit l'hallucinant crescendo de Taki Pejzaz, l'évidence mélodique de Roadkill (où, une fois de plus, la comparaison avec le premier album des Catchers est inévitable), l'emphase funky de The Questioning ou la folie douce de In Speed, presque chaque morceau est une nouvelle raison de s'émerveiller. Pour donner une idée du niveau d'excentricité général ici présent, j'ajouterai juste que l'album précédent contenait une reprise de Brigitte Fontaine et que, sur celui-ci, Dawn reprend Je voudrais de Soeur Sourire (une chanson qui a tout l'air d'être splendide, il faudra que je me penche un jour sur l'oeuvre de la nonnette chantante). J'aimerais beaucoup les revoir en concert.
- Liens : Site officiel
- A écouter : In Speed (mp3)
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Nelly Furtado - Loose (Geffen)
Quelle mouche a bien pu piquer Nelly Furtado qui, après s'être fait connaître pour son alt-pop folkisante, a décidé de se réinventer en diva arène-bi ? Une volonté de changer de style et d'étendre sa palette musicale ou une tentative cynique de conquérir un nouveau marché, de combler le vide laissé par Britney Spears depuis qu'elle a pété les plombs ? Qui sait ? En tout cas, pas moi, qui me retrouve avec un CD sans livret, ce qui me prive des crédits pour chaque morceau. Une chose est en tout cas certaine : en s'associant avec Timbaland pour l'écriture, elle a misé sur le bon cheval. Maneater est sans doute le tube le plus atypique depuis Try Again d'Aaliyah (qui, incidemment, était déjà une production Timbaland). Sans surprise, ce sont les chansons les plus typiquement Timbalandiennes que je préfère (2,3,6,8 pour ceux qui ont une pochette sous la main) et Say It Right est sans doute ma favorite (je suis surpris qu'elle soit sorti si tard en single). Les moins bons moments sont, comme presque toujours dans les albums pop de ce genre, les chansons les plus lentes. Le duo avec Juanes est sans intérêt et In God's Hands est en tous points aussi inécoutable que ne le suggère son titre. En revanche, j'avoue un réel faible pour All Good Things (Come To An End) et son côté El Condor Pasa du pauvre. Je regrette juste que la version de l'album ne contienne pas les choeurs de Chris Martin (par ailleurs co-auteur de la chanson). Cela dit, je ne vais pas bouder mon plaisir. Loose est un très bon album pop, à peu près du même niveau que In The Zone de Britney Spears, si pas vraiment que Come And Get It de Rachel Stevens.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Maneater (video), Say it right (video), All Good Things (Come To An End) (video), No Hay Igual (mp3)
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Plan B - Who Needs Actions When You Got Words (679 Recordings)
J'ai l'habitude de glisser dans chaque boîtier de CD un morceau de papier déchiré où je note de mon écriture la plus déjetée le numéro des plages que je préfère, ce qui me permet d'identifier plus rapidement les morceaux que pourrais avoir envie de réécouter après coup. Les morceaux que j'aime particulièrement sont soulignés. En général, le dit papier contient quatre numéros ou moins. Un album pour lequel je note 6 numéros est exceptionnel. Tout ça pour vous faire comprendre à quel point cet album de Plan B est hors-normes. En effet, on peut lire sur le papier (je retranscris les soulignés en gras) : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13. Cela est d'autant plus étonnant qu'il s'agit indéniablement d'un album de rap et que le rap est pour moi un type de musique parfaitement impénétrable dont la seule fonction dans l'univers semble être d'empêcher Britney Spears et les autres de dépasser la cinquième place du Billboard Hot 100. Bon, évidemment, je généralise abusivement, me laissant emporter par mon goût douteux pour la rhétorique facile. Ainsi, j'aime bien Dizzee Rascal, Missy Elliott et deux bons tiers de la carrière d'Eminem. Le rap ne m'est donc pas complètement étranger. Pourtant, je n'avais encore jamais été à ce point interpellé par un album de rap. Comme rien n'évoque plus les vacances, la plage, la farniente et les cocotiers qu'une liste à puces, permettez-moi de dresser la liste des causes de cet égarement passager qu'une intense réflexion m'a permis d'établir. Il faut bien évidemment n'y voir que les délires sans consistance de celui qui veut à tout prix faire croire qu'il sait de quoi il parle.
- Plan B est anglais, ce qui me le rend d'emblée sympathique et, à cause de l'accent et du vocabulaire, nettement plus compréhensible que, au hasard, Jay-Z.
- il a eu l'idée, a priori pour moi étonnante, de se faire accompagner par une guitare (le plus souvent acoustique), un violoncelle et des percussions. Sur Everyday, ô bonheur extatique, il y a même un piano et ce n'est pas loin d'être bouleversant (si, si).
- si j'en crois les rapides recherches que j'ai faites sur le Web, le rap n'a pas été le premier choix musical de Plan B qui avait d'abord tenté, sans succès, d'être l'équivalent anglais de Matt Pokora (si on veut être méchant) ou de Justin Timberlake (si on est plus clément)....(j'insère ici un blanc pour que les puristes du rap puissent se retirer dans le calme et la dignité qui sied à l'idée que je me fais de ce blog).... Plan B a gardé de cet étrange passé un sens de la mélodie qui vient souvent étoffer les parties rappées (voir Dead And Buried). Une chanson comme Mama (loves a crackhead) (construite autour de I can't go for that (no can do) de Hall & Oates) rappelle même de manière assez troublante Let's Take A Ride, qui n'était pas loin d'être mon morceau préféré sur le premier album de Justin Timberlake. Plan B et Justin Timberlake semblent d'ailleurs aimer tous les deux beaucoup leur môman, ce qui en ces temps troublés où les valeurs s'affaisent sous les coups de boutoir d'un consumérisme hédoniste qui tourne à vide, ne peut qu'être encouragé.
- bien que je sois à peu près aussi qualifié que le goître de Balladur pour donner mon avis sur le "flow" d'un rappeur quel qu'il soit (rien qu'écrire le mot me fait pouffer), je dois avouer bien aimer celui de Plan B, dans lequel je sens la tension et la violence rentrée qui sied au rappeur. Il me rappelle vaguement à cet égard celui d'Eminem, une influence que j'imagine fondamentale pour Plan B. Il y a d'ailleurs dans I don't hate you une citation quasi-littérale de Stan.

Après ces quatre arguments en béton armé, je pense pouvoir clôturer ce billet avec la satisfaction du devoir accompli. J'ajouterai juste pour être complet que depuis la sortie de cet album au tout début de 2006, Plan B a sorti Paint it blacker, un album bootleg qui, contrairment à celui dont je parle ici, fait la part belle aux samples (Radiohead, Coldplay, Rolling Stones, Willy Mason, etc..). On y retrouve des nouvelles versions de morceaux déjà connus et quelques inédits. Je ne résiste pas à l'envie de vous proposer Suzanne, qui mêle la chanson du même nom de Leonard Cohen avec ce qui a tout l'air d'être un extrait de Massacre à la tronçonneuse.

- Liens : Site officiel, MySpace, blog personnel, Paroles
- A écouter : Mama (mp3), I don't hate you (mp3), Everyday (mp3), Suzanne (mp3)
- A voir : session acoustiqu et interview sur le site de la BBC
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Ne me reste plus qu'à mettre le billet bonus et le classement final en ligne.. et je pourrai reprendre une activité de blogueur normale.

jeudi, juillet 12

Les albums de 2006 (XXV)

Bonnie 'prince' Billy - The Letting Go (Domino)
De tous les disques vaguement "country-rock" (si vous m'autorisez ce douteux raccourci) présents dans cette liste (Two Gallants, Micah P Hinson, Calexico, Espers, Kelley Stolz, Cat Power, Mojave 3, Mountain Goats, Johnny Cash), il ne fait guère de doute pour moi qu'il s'agit du meilleur. D'abord, Will Oldham a sans aucun doute la voix la plus bouleversante du lot (Johnny Cash excepté). Il a par ailleurs la bonne idée de se faire accompagner sur la plupart des morceaux par Dawn McCarthy, la chanteuse de Faun Fables (groupe dont je reparlerai très vite et dont j'ai déjà dit ailleurs tout le bien que je pensais). Ensuite, Will Oldham renoue avec les arrangements légers qui faisaient tout le prix de ses débuts sous le nom de Bonnie 'prince' Billy et met de côté les guitares grasses et les expérimentations discutables de ses deux derniers disques (le live et la collaboration avec Tortoise). La conjonction de ces deux points fait de The Letting Go, l'album le plus pop de son auteur, pas pop comme peut l'être Mika ou les Pet Shop Boys, mais pop au sens de "genre musical essentiellement centré sur la mélodie". Le fait notamment de composer pour deux voix semble avoir libéré l'inspiration de Will Oldham. Ces deux timbres de voix se répondant m'ont évoqué les symphoniettes des Catchers et les arrangements à base de guitare acoustique, cordes et percussions légères m'ont rappelé Five Leaves Left de Nick Drake. Dans cette optique, Strange Form Of Life est sans doute le plus beau moment de l'album. Cela dit, on peut lui préférer The Seedling, en ce sens que Will Oldham y prend plus de risques, s'éloigne du minimalisme et joue avec la structure classique couplet-refrain sans jamais devenir abscons (voir aussi Mark Hollis ou Scott Walker). Il s'agit sans doute pour moi du meilleur album post-Palace de Will Oldham, celui que j'espérais secrètement découvrir en écoutant ses précédentes oeuvres. Il s'agit aussi d'un de ces rares albums dont la seconde moitié est meilleure que la première.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Strange Form Of Life (video), The Seedling (mp3)
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Midlake - The Trials of Van Occupanther (Bella Union)
L'album commence par Roscoe, un mini-triomphe qui sonne, dès la deuxième écoute, comme un classique oublié des années 70 (quelque part entre les Motors, ELO et 10cc). J'espérais donc découvrir un album de rétro-pop flamboyant qui serait une sorte de pendant crédible à Phoenix, en moins putassier (comme diraient les Inrocks) et en plus distingué. Après avoir entendu ces 15 chansons uniformément midtempo, j'en viens à regretter Phoenix (d'autant que Phoenix, ce n'est quand même pas SI mauvais, dans le genre....enfin, je dis ça, faudrait surtout que j'écoute). La production y est sans doute moins classieuse mais au moins les mélodies restent un minimum dans l'oreille. Ici, il semblerait que l'écriture des morceaux ait été sacrifiée pour laisser plus de temps à la confection de ce son rétro-pop. On se retrouve donc face à un album élégant de bout en bout (malgré un solo de guitare fâcheux en son milieu) mais qui, passé les trois bons morceaux dans son premier tiers, ne laisse plus aucune trace.
Comme il s'agit du dernier album de 2006 pour lequel je me retrouve sans grand chose à dire, je voulais finir par une réflexion un peu plus générale. Tout au long de ces billets (il n'en reste plus qu'un), je me suis retrouvé à devoir mettre en forme, à rendre intelligible des opinions à peine formées, qu'aucun argument clair ne semblait pouvoir étayer. C'est un exercice auquel je trouve intéressant de me soumettre mais qui a sans aucun doute produit bon nombre de chroniques sans saveur dont la lecture a dû vous paraître assez frustrante. Vu la forme que je me suis forcé à donner à ces billets, cela me paraît inévitable. En effet, bien que je ne pense pas être le seul à ne pas pouvoir justifier précisément mes goûts et mes opinions artistiques (ceux-ci me semblent se former dans une sorte de semi-conscience, selon un processus qui reste heureusement imperméable à la raison), je dois être un des rares à m'être fait violence en tentant de dissiper ce brouillard pour écrire sur chaque album un texte qui expliciterait ce qui justement ne peut à mon avis pas l'être (même si je tenterais sans doute de faire une synthèse de tout cela dans quelques jours). Pourtant, d'un point de vue purement égoïste, cet exercice me paraît utile car il me force à réécouter attentivement tous les albums achetés durant l'année et à, en quelque sorte, me faire une opinion. Il faudra donc que je trouve pour 2007 un format nouveau qui me forcera encore à cet exercice sans lui associer systématiquement à l'écriture d'une chronique.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Roscoe (video), Young Bride (video), Head Home (mp3)
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Pet Shop Boys - Fundamental (Parlophone)
Voir ici. Six mois après, mon avis a peu évolué.












- Liens : Site officiel
- A écouter : Minimal (video), Numb (video), Integral (vidéo non officielle), Luna Park (mp3)
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mardi, juillet 10

Les albums de 2006 (XXIV)

Scissor Sisters - Ta-Dah (Polydor)
J'avais beaucoup aimé le premier album éponyme des Scissor Sisters, pour son côté éhontément pop. On y sentait une joie de jouer et de s'amuser qui tranchait heureusement avec la morosité ambiante. J'attendais donc monts et merveilles de ce deuxième album, qui ne me semble malheureusement pas du tout à la hauteur du précédent. Je n'y retrouve plus la même innocence ludique (à part peut-être sur Kissing You Off, où on retrouve un peu du mordant de Filthy/Gorgeous). L'album sonne comme s'il avait été composé dans le seul but de répéter le succès du premier et le groupe semble au coeur d'un plan marketing cynique, que ce soit le packaging m'as-tu-vu de l'édition spéciale de l'album ou les collaborations ostentatoires avec Elton John, etc.. Il est facile pour un groupe qui sort son premier album d'apparaître frais, spontané et radicalement différent du tout-venant. C'est beaucoup plus difficile après avoir vendu 2 millions d'albums, enchaîné les tournées, les festivals et sillonné les plateaux télé du monde entier. Je suis le premier conscient que ces arguments sont parfaitement subjectifs et n'ont qu'un lien assez ténu avec ce que l'on peut objectivement entendre sur le disque. Pourtant, il colle assez bien à l'indifférence polie que m'évoquent ces chansons. La question de savoir si cette indifférence provient entièrement de l'album ou bien des a priori avec lesquels je l'ai abordé est une question trop complexe pour que je m'y attarde, d'autant qu'elle a perdu de son importance depuis que le trou laissé libre par les Scissor Sisters a été provisoirement comblé par Mika. Il est très possible que, avec le temps, je parvienne à réécouter cet album avec des oreilles neuves et à le réévaluer mais il semblerait que, malgré mes six bons mois de retard, ce temps ne soit pas encore arrivé. PS : J'aime beaucoup la manière dont Land of A Thousand Words se confond sur la fin avec le premier générique de Goldorak.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Land Of A Thousand Words (video), She's My Man (video), Kiss You Off (mp3)
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Mojave 3 - Puzzles Like You (4AD)
Mojave 3 est un groupe auquel je m'intéresse depuis longtemps quasi-uniquement parce qu'il est signé sur 4AD. Leur premier album me semblait d'ailleurs avoir plutôt bien réussi la collision entre un certain esprit 4AD, fait de reverb éthérée, et une forme de pop légère et gentiment countrisante. Depuis, chaque nouvel album m'a semblé s'éloigner de ce fragile équilibre (que l'on retrouve par ailleurs assez bien sur le premier album de Gravenurst). La musique est devenue de plus en plus pataude, et les pochettes de plus en plus moches, celle-ci n'étant pas loin d'être affreuse. Si on excepte Most Days, les chansons de ce dernier album suivent un canevas country-pop-indé assez classique, avec quelques emprunts extérieurs (l'orgue de Kill The Lights, par exemple, me rappelle les Stranglers). Ce n'est pas indigne (même si Just A Boy, par exemple, est franchement médiocre) mais ça ne se démarque absolument pas des 500 albums du genre qui sortent tous les ans. En fait, ça fait au moins deux ou trois albums que je me dis que je devrais arrêter d'acheter les albums de Mojave 3, mais le prix assez bas et mon goût névrotique de la collection (salut kfigaro) m'en dissuadent. Si j'ai bien lu ma presse musicale ces derniers mois, le problème devrait trouver une résolution naturelle puisque le groupe a décidé de se séparer
EDIT : le site officiel dément les rumeurs de séparation.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Breaking The Ice (video), Most Days (mp3)
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Two Gallants - What The Toll Tells (Saddle Creek)
Sans aucun doute un des groupes les plus hypés de 2006. Pensez donc. Deux Californiens mal rasés; un label top crédibilité; une musique qui fleure bon les grands espaces désertiques, le Deep South et le mauvais whisky; une voix éraillée qui évoque irrésistiblement le son du banjo ou de l'harmonica s'élevant la nuit au milieu du désert dans un western crépusculaire, que demander de plus ? N'est-ce pas là ce dont tout bon fan de musique américaine roots rêve secrètement ? Peut-être. Malheureusement, j'ai toujours été plus anglophile qu'américanophile et toujours préféré l'artificiel au roots. Je leur aurais donc volontiers suggéré de ne pas trop se reposer sur leurs lauriers après la plage 4. En effet, après un démarrage en fanfare (Las Cruces Jail, Steady Rollin' et Long Summer Day sont rigoureusement formidables), l'album se contente d'être juste bien, de dérouler des ambiances sans surprises et d'enchaîner des morceaux mid-tempo qui semblent tous interchangeables. Comme ce genre musical n'est a priori pas ma "tasse de thé" (encore cette foutue anglopathie qui ressort), j'ai besoin que mon attention soit relancée de temps en autre par un son inattendu, un changement de tempo ou, à défaut, d'être raide d'admiration devant une voix (comme pour Micah P.Hinson). Ici, je reste donc un peu en-dehors.... pour vous dire à quel point, j'irais même jusqu'à suggérer que ça ressemble parfois à du White Stripes. Brrrr.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Steady Rollin (mp3)
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