vendredi, décembre 29

Les albums de 2006 (I)

Deaf Center - Pale Ravine (Type)
Cet album est un des quatre que j'ai achetés cette année et qui vient brouiller la distinction entre rock, ambient, musique contemporaine et électro. Des quatre, il s'agit sans doute du plus ouvertement ambient, celui qui recourt le plus ouvertement à la bonne vieille recette Budd-Enoesque "nappes de synthés planouillantes + motifs mélodiques au piano". Alors, bien sûr, c'est dans l'ensemble très bien fait (les morceaux au piano seul, Eloy par exemple, me semblent moins convaincants) et, à tout prendre, plus intéressant que le set live auquel j'ai assisté il y a quelques semaines. Malheureusement, il ne fait guère de doutes que, dans le grand concours de séduction un peu cheap auquel se livrent les albums de 2006 pour le classement de fin d'année, ce pauvre album de Deaf Center et ses longues plages méditatives n'est pas le mieux armé. Un top albums se gagne au sprint, avec des riffs imparables, des mélodies immédiates, des tubes irrésistibles, pas avec des bandes-son de réveil difficile qui s'apprécient presque sans y penser. C'est un peu la limite de l'exercice.
- Liens : Label Type
- A écouter : White Lake (mp3), Stone Beacon
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Tortoise and Bonnie 'Prince' Billy - The Brave And The Bold (Overcoat/Domino)
De Tortoise, je gardais le souvenir d'un excellent album de 1996 (Millions now living will never die) puis d'une longue descente dans les enfers du post-rock jazzy-lounge branchouille (l'enthousiasme délirant qui a entouré la sortie de TNT m'a toujours stupéfié). De Bonnie 'Prince' Billy, je gardais le souvenir de quelques excellents albums studio et d'un inécoutable album live sorti l'année dernière. Que les deux collaborent sur un album de reprises de Devo et Elton John (entre autres) ne m'apparaissait pas a priori comme une bonne idée évidente. Le résultat final me déconcerte d'ailleurs parfois un peu. La country-noise de It's expected I'm gone est assez pénible et je ne sais trop que penser des rythmes vaguement sud-américains de Cravo é Canela ou des tendances Suicidesques de That's Pep!. En fait, c'est lorsque l'apport de Tortoise se fait le moins évident, que l'on s'éloigne des morceaux originaux et que Will Odham se contente de faire des morceaux "à la Bonnie 'prince' Billy" que je me retrouve à vraiment aimer le disque, comme sur Cavalry Cross par exemple. Cela dit, tant qu'à écouter du Bonnie 'prince' Billy, autant écouter un vrai disque de Bonnie 'prince' Billy, comme The Letting Go par exemple. J'y reviendrai.
- Liens : Site de Tortoise, Site en Français consacré à Will Oldham
- A écouter : Cavalry Cross (mp3)
- Acheter

Johnny Cash - Personal File (Legacy/Columbia)
Je soupçonne John Carter Cash d'avoir engagé trois personnes à temps plein pour fouiller les archives de son père, gratter les fonds de tiroir et ainsi trouver de quoi alimenter la pléthorique discographie posthume du Man in Black. Le coffret Unearthed avait été annoncé comme la toute dernière occasion de découvrir des nouvelles chansons de Johnny Cash. Depuis, les sorties se succèdent pourtant à un rythme étourdissant. Rien que pour cette année, j'en ai deux à couvrir (sans compter la ressortie augmentée du Live at San Quentin). Heureusement, la qualité reste encore ici assez élevée. Personal File reprend ainsi une cinquantaine de chansons enregistrées en solo à la guitare par Johnny Cash entre 1973 et 1982, comme une sorte de journal intime ou d'autobiographie. Dans la grande tradition Cashienne, les chansons du CD1 sont souvent précédées d'un bref monologue de mise en situation. Telle chanson a été interprétée sur scène durant ses années de lycée, telle autre passait à la radio pendant qu'il travaillait près d'un fleuve, etc... Celles du CD2 sont presque exclusivement des chants religieux, qui laisse parfois apparaître une certaine forme de mysticisme, notamment dans la manière dont Cash exprime son désir d'avoir une relation "personnelle" avec Jésus, les Prophètes et tous les autres (One of these days I'm gonna sit down and talk to Paul par exemple). Autre exemple : le refrain de Sanctified, qui, sur une mélodie tout ce qu'il y a de plus sautillante, dit en gros "Je tente de mater le démon, j'essaie d'être sanctifié". De telles paroles m'apparaissent souvent complètement abracadabrantes, surtout au premier degré auquel elles ont sans doute été écrites, mais elles sont une bon moyen, pour l'agnostique vaguement athée que je suis, de mieux comprendre la personnalité de Johnny Cash. Comme, en plus, le son est très bon et que les chansons sont souvent formidables, le document est inestimable. Je ne sais pas ce que je penserai des disques de Cash qui sortiront en 2012 (et seront sans doute intitulés American Recordings XXIX et Live In The Shower 1977), mais celui-ci est une très bonne pioche.
- Liens : Site Officiel
- A écouter : Paradise, Saginaw Michigan, A Fast Song, Sanctified (mp3),...
- Acheter

jeudi, décembre 28

Les albums de 2006 (intro)

Ca y est, c'est parti. L'idée est de publier tous les deux jours un billet reprenant trois albums de 2006. Je précise d'emblée que je me force ici à donner un avis sur tous les albums de 2006 que je possède, y compris ceux que j'ai pas ou peu aimés et/ou ceux que j'aime mais dont je n'ai pas grand-chose à dire. Certaines chroniques seront sans doute sans grand intérêt. Vous êtes prévenus. :)

Je me suis déjà astreint au même exercice en 2004 et en 2005. Comme vous pouvez le lire par ailleurs, l'exercice m'avait un peu pesé l'année dernière (l'air de rien, ça demande un boulot de fou). Cette année, j'ai donc logiquement décidé de multiplier par deux ma charge de travail et d'insérer également des photos des pochettes (woaw... des photos), et des mp3 illustratifs (WOAW...du son !). En conséquence, afin de respecter la charte tacite des mp3-blogs, j'ai également introduit des Liens Amazon.

mardi, décembre 26

Liens d'après-dinde et bûche

- Elea de Nameless fait son top 10 chez Jérôme Colin et a la bonne idée de mettre en avant Lupen Crook, un de mes albums de l'année. J'y reviens très vite.
- Avez-vous l'oreille musicale (le retour) ? Je vous ai déjà parlé ici du test où vous deviez différencier des mélodies très proches. Deux autres tests sont depuis venus s'ajouter à la panoplie disponible : un test sur les fréquences (auquel je fais un score apparemment très moyen) et un test sur les rythmes. Les trois liens sont disponibles via cet article de Fluctuat.
- Obscure Sounds a mis en ligne un des top albums dans lequel je me reconnais le plus et l'a agrémenté de nombreux mp3. Une bonne pioche. Le même blog propose également une sélection de chants de Noël (dont un Jingle Bells de Pet Shop Boys que je ne pense pas avoir déjà entendu), des extraits du prochain album de !!! et un hommage à James Brown.
- Le devenu trop rare Edward O se lance dans son top 100 des chansons de l'année en proposant à chaque fois un lien Youtube.
- la nouvelle vidéo de Patrick Wolf est visible ici. Je suis désormais officiellement impatient d'écouter son troisième album. Ca tombe bien, il n'y a plus trop longtemps à attendre.

J'en reste là pour l'instant. Le Père Noël m'a apporté un beau torticolis qui m'empêche de rester trop longtemps devant mon clavier.

lundi, décembre 25

Jingle Bells

Joyeux Noël de ma part et de la part de :
- Justin Timberlake qui, à 11 ans, vous chante Jingle Bells

- McFly, qui reprend Happy Xmas (War is over) pour Jo Whiley on BBC Radio 1.
- The Kinks, qui chantent Father Christmas
- José Gonzalez, Radiohead, Mark Kozelek et d'autres (via Nameless)
- Wham!, parce que même si on n'ose pas trop le dire, on aime tous secrètement cette chanson


Et, en extra-bonus, les pires vidéos de Noël de tous les temps :









Pour ma part, sauf événement majeur, je reviens après Noël avec, espérons, les premiers billets sur les albums de l'année.

mercredi, décembre 20

Pierre Lapointe, Botanique, 17 décembre 2006

(suite de ce billet)

Après 20 minutes d'entracte, les musiciens pénètrent sur scène. Un guitariste (Philippe Bergeron), une pianiste-accordéoniste-choriste (Josianne Hébert), un (contre)bassiste-sampliste (Philippe Brault), un violoniste-bidouilleur (Guido del Fabbro). Les musiciens commencent à jouer l'intro de Dans la forêt des mal-aimés tandis que les spectateurs cherchent en vain le chanteur des yeux. On commence à peine à connaître le nom de Pierre Lapointe en Europe et déjà il nous fait des entrées de stars ?! Ne se prendrait-il pas un peu trop au sérieux ? La question m'apparaît encore plus pertinente après avoir vu la manière dont son regard balaie le public lorsqu'il monte sur scène pour chanter la première phrase, comme en terrain conquis. Je ne connais de Pierre Lapointe que ses deux albums, pas de quoi donc me faire une opinion sur sa personnalité. Pourtant, ma première pensée en le voyant évoluer sur scène est qu'il n'a pas l'air de se prendre pour n'importe qui. Allait-ce être un de ces concerts où la beauté de la musique se retrouve ternie par l'antipathie que m'inspirent ses créateurs ? Heureusement non, car il a la suprême intelligence de désamorcer cette arrogance (réelle ou feinte) qui émane de son attitude sur scène en en faisant le moteur d'un effet comique. Ainsi, la plupart de ses interventions parlées entre les morceaux sont très écrites (je doute qu'elles changent d'un concert à l'autre) et ne servent qu'à renforcer cette impression de chanteur confit dans l'auto-satisfaction, parfois aux dépens de ses musiciens ou de son public.

Extraits choisis (je paraphrase) : "Calmez-vous les enfants. Je sais que mon charisme sexuel vous rend fous de désir mais, par pitié, tâchez de vous contrôler.", "Non content d'avoir révolutionné la chanson française, je suis également en train de révolutionner la mise en scène.", "Tiens d'ailleurs, pourquoi ne vous présenterais-je pas mes musiciens ? Mais d'un autre côté, pourquoi le ferais-je... De toutes façons, hypnotisés par ma présence magnétique, vous ne les voyez pas..." ou, en annonçant Au nom des cieux galvanisés "Moi depuis que je suis vedette, ça va bien merci mais vous, les célibataires du public, vous ne savez pas vraiment ce que c'est que d'être aimé et vous ne le saurez jamais.". Il joue en rappel son "tube" (ou, à tout le moins, la chanson par laquelle je l'ai découvert sur une compilation des Inrocks Deux par deux rassemblés) et exige de son public des cris d'adoration extatique qu'il accueille avec des poses très convaincantes de rock-star... Non, il n'y a pas à dire, il tient son personnage à la perfection. Alors, pure invention comique ou coup de génie marketing pour faire accepter au public une tendance naturelle à l'arrogance ? Je n'en sais rien et au fond, je m'en fous un peu. L'important est que cela fonctionne. Il s'agit sans doute du premier concert où j'ai failli m'étrangler de rire.

Il va de soi que ce personnage de scène ne peut tenir la route que si le concert est musicalement au-dessus de tout reproche. Heureusement, il l'est. Permettez-moi de renoncer à toute mesure mais, sur les seize morceaux du concert, je ne pense pas qu'un seul soit rien moins que formidable. Je ne connais ces chansons que depuis quelques semaines mais chaque intro provoquait pourtant déjà en moi le frisson de plaisir du fan qui, après des années d'attente, avait enfin le plaisir d'entendre sa chanson préférée en concert. D'où me vient cet enthousiasme débordant ? Est-ce le mélange Patrick-Wolfesque d'électronique et d'instruments classiques (violon et piano principalement) qui transforme par exemple la seconde moitié de L'endomètre rebelle en hymne techno ? Ou est-ce au contraire la beauté classique et rudimentaire de chansons comme Au 27-100 rue des partances qui rappelle le meilleur Romain Didier ? Ou bien la charge émotive des harmonies spectrales du Lion Imberbe ? Ou encore les nappes de claviers zébrées d'éclairs électriques qui assombrissent l'intro de certains morceaux ? A moins que ce ne soit la démesure orchestrale de Deux par deux rassemblés qui évoque irrésistiblement le Serge Gainsbourg d'Initials B.B. ? Plus sûrement sans doute, il s'agit du fait que tout cela coexiste à l'intérieur d'une même oeuvre, d'un même concert, sans que jamais une impression de trop-plein ne naisse.

Je pourrais encore multiplier les superlatifs pendant des paragraphes entiers mais je pense que la nature débordante de mon enthousiasme doit avoir déjà transparu à travers ce qui précède. Un des cinq concerts de ma vie ? Peut-être. J'en suis en tout cas ressorti avec des frissons de bonheur dans le dos qui ont continué jusqu'à mon arrivée à la gare. Cela ne m'était plus arrivé depuis mon premier concert des Nits à l'Ancienne Belgique et c'est précieux.

LIENS :
- La page Myspace (non-officielle mais avec des trucs à écouter et à voir)
- Le site officiel
- Le billet d'Indie-boy traqueur.

SETLIST :

- Dans la forêt des mal-aimés
- Debout sur ma tête
- Qu'en est-il de la chance ?
- Reine Emilie
- Vous
- Tel un seul homme
- L'endomètre rebelle
- Au nom des cieux galvanisés
- Hyacinthe la jolie
- Au 27-100 rue des partances
- De Glace
- Le lion Imberbe
- Nous n'irons pas
- Le colombarium
- Au pays des fleurs de la transe
-------
- Deux par deux rassemblés
- Tous les visages

VIDEO : - Une vidéo partielle du concert est disponible sur Youtube (merci momo1951), avec également de courts extraits des concerts de Arman Mélies et Renan Luce. Le son est médiocre mais on voit notamment de beaux exemples des poses de rock-stars dont je parle pendant Deux par deux rassemblés. Les fans de coiffure approximative seront aussi ravis d'apprendre que l'on me voit de dos durant toute la seconde moitié du clip. :p

mardi, décembre 19

Liens divers

Ca doit se voir que je suis en quasi-congé cette semaine... les billets se succèdent, sans doute dans l'espoir que je finirai par en écrire un qui suscite une réaction.

- Romain de Blog Pop nous gratifie d'une classieuse sélection de quatre morceaux soul, ce qui est d'autant plus apprécié que je n'y connais strictement rien.
- Stylus parle de la plus belle bande originale de film de tous les temps, composée par Zbigniew Preisner pour La double vie de Véronique de Krzysztof Kielslowski. Le concerto de Van den Budenmayer en Mi Mineur qu'il vous propose d'écouter (dans une version différente de celle de la Bande Originale) est à ce jour un des cinq ou six morceaux qui me procurent systématiquement des frissons dans le dos (avec le Ederlezi de Goran Bregovic).
- Le morceau de Noël des Pet Shop Boys (et un morceau de Noël d'Erasure) chez Paul, de The Zapping.
- Patrick Wolf a signé sur une major. Il est donc désormais marketé un peu comme McFly, via la création de street-teams. Le coup est rude, mais on pourrait se dire que cela lui permet de se payer des graphistes de talent pour lui concevoir de jolies pochettes. Et bien non.

Tous aux abris...

...ceci est mon 666ème billet. Pendant que les exégètes dissertent du caractère démoniaque ou non de ce nombre, je vous propose le seul clip vidéo qui m'ait jamais mis physiquement mal à l'aise face à mon poste de télévision : From the cradle to enslave, de Cradle of Filth. Difformité, snuff-movies, torture, maison hantée, culte satanique, giclées de sang, gorges tranchées... Tout y est. J'aime bien le fait que le logo MTV apparaisse accompagné d'un coeur, signifiant sans doute que la diffusion a eu lieu durant le "Love weekend".

Arman Méliès + Renan Luce, Botanique, 17 décembre 2006

Bien que j'écoute régulièrement ses deux albums, je n'avais jamais pensé avoir la possibilité de voir Pierre Lapointe en Belgique, en tout cas pas avant que sa notoriété dans nos contrées soit devenue plus grande. C'est donc par hasard, en lisant mes statistiques de visites que j'ai eu vent pour la première fois de la possible venue de Pierre Lapointe à Bruxelles. Un visiteur mieux informé que moi avait en effet atterri sur ce blog après une recherche Google "Pierre Lapointe concert Bruxelles" qui m'avait mis la puce à l'oreille. Malheureusement, la soirée était annoncée comme une triple affiche Renan Luce-Pierre Lapointe-Armand Mélies (sic), qui laissait supposer que le Québecois ne serait là que pour assurer une première partie rapide au piano avant de laisser la place à la tête d'affiche. Ne connaissant les deux autres chanteurs à l'affiche que de nom, j'avais donc longtemps hésité avant d'acheter ma place. En y repensant après coup, je peux dire que je l'ai échappé belle.

Mais reprenons au commencement.

Le premier artiste à monter sur scène ressemble vaguement à Yann Tiersen et semble à première vue avoir comme seul instrument une guitare acoustique. Enfin, jusqu'à ce que l'on regarde à ses pieds où s'étalent une collection de pédales d'effets à faire jaunir d'envie bien des habitués du Fat Cat Festival, ce qui lui permet de faire sonner sa guitare acoustique comme une guitare électrique et surtout d'enregistrer des boucles qui se superposent progressivement entre elles. En fait, il apparaît assez vite que ce monsieur s'est inventé le créneau du Matt Elliott français. Une rythmique frappée sur le corps de la guitare se voit progressviement accompagnée de quelques accords, d'un squelette de mélodie puis d'ad-libs vocaux (souvent en falsetto), jusqu'à obtenir in fine une nappe sonore d'une grande richesse, rendue d'autant plus fascinante que l'on a pu en suivre la genèse en direct. Durant les 40 minutes de sa prestation, il a ainsi joué une poignée de chansons dont deux ou trois étaient franchement réussies. Dommage qu'à la rythmique synthétique dont il usait parfois, il ait cru bon d'ajouter un vrai batteur qui alourdissait inutilement ses morceaux (ou alors c'est parce que j'étais juste au pied de la batterie et me prenait les coups de grosse caisse en plein tympan gauche). Une bonne surprise, même si l'écouter m'a parfois rappelé pourquoi je suis en général aussi rétif aux chanteurs francophones ("mes rêves ont les formes d'un théâtre sans décors"... franchement).

LIEN : La page Myspace et le site officiel de Arman Méliès

Après une courte mise en place de la scène, un batteur, un guitariste (vague mélange de Jacques Gamblin et de Mathieu Amalric), un contrebassiste chamarré et un chanteur ridiculement petit montent sur scène. Etait-ce Arman Méliès, Pierre Lapointe ou Renan Luce ? Le suspense était à son comble, d'autant que, quel que soit le nom de ce chanteur de poche au milieu de la scène, il apparaît assez vite qu'il est une vraie star, au moins pour la poignée de fans hystériques dans les premiers rangs. Cette déstabilisante indécision n'allait heureusement pas durer très longtemps cela dit car un aimable spectateur a rapidement crié "Vas-y, Renan", me permettant ainsi d'enfin mettre un nom sur les visages (au pluriel parce que, du coup, le précédent se révélait finalement être Arman Méliès...Bonjour Arman, ravi de faire ta connaissance). Des chansons comme Les voisines, La lettre ou Chien mouillé font l'unanimité autour de moi. Bien qu'entraînantes et foncièrement sympathiques, ces chansons ne font pourtant pas le poids à côté des trois titres qui m'ont vraiment plu. Monsieur Marcel prétexte de l'histoire d'un fossoyeur vieillissant pour se lancer dans une amusante défense du petit commerce et de l'artisanat à la française. Camelote est une sorte de contes de fées absurde qui parvient à invoquer l'esprit d'Amélie Poulain sans me donner l'envie de raser Montmartre pour en faire un parking de tanks de guerre (une peformance, assurément). Le repenti, enfin, est un rappel acoustique qui vaut essentiellement pour ses paroles, racontant la longue planque d'un repenti de la Mafia dans la banlieue de Dijon, où il ne peut s'empêcher de mettre son savoir-faire aux services du voisinage. Trois très bonnes chansons sur un set de 45 minutes. Pour un premier contact, ça semblait prometteur et, après une petite heure de concert, j'étais plutôt séduit et avais pris la ferme décision d'offrir son album pour l'anniversaire d'une amie fan de chanson française. Néanmoins, un doute m'étreignait et, ne voulant pas commettre d'impair en m'enthousiasmant innocemment pour un chanteur officiellement infréquentable, j'ai pris autour de moi le pouls de l'opinion générale et on m'a vite fait clairement comprendre qu'il n'était que l'éhontée création d'une major décidée à occuper le créneau Delerm sur Europe 2 pendant que l'original allait restocker son magasin à clichés. Fiooouu, je l'ai échappé belle. Oubliez donc tout ce que vous venez de lire. Renan Luce est un nullard. J'achèterai son album en portant un masque de Mickey pour ne pas qu'on me reconnaisse.

LIEN : La page Myspace de Renan Luce.

Blague à part, deux excellentes premièrs parties donc.. de quoi m'ouvrir l'appétit avant le plat de résistance. Pierre Lapointe serait bien la tête d'affiche.. et à en juger par le matériel qui s'accumule sur scène, il n'est pas venu tout seul

(la suite ici).

lundi, décembre 18

Et dire que j'hésitais à y aller....

Vous saurez bientôt tout sur le concert de Pierre Lapointe au Botanique (Bruxelles).

jeudi, décembre 14

Programme des hostilités

L'heure du bilan annuel a sonné. La liste des albums à considérer pour le titre très convoité de "disque Je dis ça, je dis rien" de l'année est finalisée. Je ne promets pas d'écrire une chronique pour tous ces albums (comme j'étais parvenu à le faire en 2004 et en 2005) car la possibilité que je doive jeter l'éponge en cours de route par manque de temps est réelle... Nous verrons bien.


..And you will....trail of dead : So divided
Amplifier : Insider
Apparat Organ Quartet : Apparat Organ Quartet
Arctic Monkeys : Whatever people say I am, that's what I'm not
B. Flesichmann : The humbucking coil
Bodies Without Organs (BWO) : Halcyon days
Bonnie 'prince' Billy : The Letting Go
Calexico : Garden Ruin
Cash Johnny : American V - A Hundred highways + Personal File
Casiotone for the painfully alone : Etiquette
Cat Power : The greatest
Deaf Center : Pale Ravine
Dolorian : Voidwards
Dominique A : L'horizon
d'Oultremont Juan : Bambi is dead
Elliott Matt : Failing Songs
Espers : Espers II
Feeling (The) : Twelve Stops and Home
Film School : s/t
Final Fantasy : He poos clouds
Gerrard Lisa : The Silver Tree
Gogol Bordello : Gypsy Punks Underdog World Strike
Guthrie Robin : Continental
Hinson Micah P. : Micah P. Hinson and the opera circuit
Hope of the States : Left
Hot Chip : The warning
Howling Bells : s/t
Isan : Plans drawn in pencil
Jamelia : Walk with me
Johannsson Johann : IBM 1401, a user's manual
Junior Boys : So this is goodbye
Knife (The) : Silent shout
Lapointe Pierre : La forêt des mal-aimés
Le Sport : Euro Deluxe Dance Party
Lil'Chris : Lil'chris
Lo-Fi Fnk : Boylife
Lupen Crook : Accidents occur whilst sleeping
McFly : Motion in the ocean
Midlake : The trials of Van Occupanther
Mogwai : Mr Beast
Mojave 3 : Puzzles like you
Morrissey : Ringleader of the tormentors
Mountain Goats (The) : Get Lonely
Muse : Black holes and revelations
Our Brother the Native : Teeth and claws
Pet Shop Boys : Fundamental
Peter, Bjorn and John : Writer's Block
Pipettes (The) : We are the Pipettes
Post Industrial Boys : Trauma
Richter Max : Songs from Before
Scissor Sisters : Ta-Dah
Simon Paul : Surprise
Sparks : Hello young lovers
Staples Stuart A. : Leaving Songs
Stoltz Kelley : Below the branches
Teague Ryan : Coins & Crosses
Timberlake Justin : Futuresex/Lovesounds
Tortoise & Bonnie 'prince' Billy : The brave and the bold
Tunng : Comments of the inner chorus
TV on the Radio : Return to Cookie Mountain
Two Gallants : What The Toll Tells
Vines (The) : Vision Valley
Walker Scott : The drift
Williams Robbie : Rudebox
Woven Hand : Mosaic
Yeah Yeah Yeahs : Show your bones
Yorke Thom : The eraser
Zutons (The) : Tired of hanging around

samedi, décembre 9

Merci NME

Ces trois dernières semaines, le NME était vendu accompagné d'une compilation gratuite émanant d'un label indépendant (1969, Transgressive et Modular) et je suis tombé en pâmoison devant un des morceaux de la compilation Transgressive. Je n'ai pas la moindre idée de qui est ce Johnny Flynn, mais je soupçonne que vous serez nombreux à vouloir, comme moi, en savoir plus après avoir écouté Tickle Me Pink sur sa page Myspace. Imaginez le plus sublime des folkeux 60s qui serait produit par le Matt Elliott des albums solos et vous aurez une toute petite idée de ce à quoi la chanson ressemble.

mercredi, décembre 6

Objectivité et subjectivité

Ceux d'entre vous qui me lisent depuis longtemps ne seront pas surpris que je défende ardemment le droit à la critique subjective et n'accorde aucun crédit à la notion d'objectivité. La chronique d'un disque n'est donc selon moi tenue à aucun impératif d'impartialité ou de recul et peut se baser sur les réactions les plus épidermiques. Rien à redire d'un point de vue déontologique. Néanmoins, il faut bien admettre que parfois le seul résultat de cette totale liberté est que le chroniqueur apparaît aux yeux du monde comme un parfait crétin qui se regarde écrire. Un bel exemple ici.

Ceci dit, on est tous les parfaits crétins de quelqu'un. J'ai reçu ce commentaire hier :
pff ferme ta gueule va, tu dois vraiment être mal baisé toi j'te l'dis ! C'est sans doute l'gars l'plus parfait du monde et toi la fille la plus stupide qui soi. Donc voilà sur ce trouve toi quelqu'un (enfin si c'est possible) et apprend a fermer ta gueule une bonne fois pour toute !!!!!!!
Brrrr.

lundi, décembre 4

Et bien dansez maintenant....

Mon billet de la quinzaine sur la Blogothèque est consacré à l'"électro dansante", une appellation stupide qui me permet de rassembler Ellen Allien, Multiplex et Lowfish.

samedi, décembre 2

Et encore

- Les classements des meilleurs albums de l'année. Ca y est, c'est parti. On commence par Rough Trade.
- Le grand retour de Kate Bush vous a laissé froid ? Vous auriez préféré qu'elle se réinvente en papesse de l'extravagance electro-pop ? Vous serez donc comblé en allant écouter With Every Heartbeat sur la page MySpace de Kleerup (via XO). Pour information, la chanteuse s'appelle Robyn et est depuis plus de deux ans la coqueluche des blogs pop internationaux. Je n'avais jusqu'à présent jamais remarqué cette parenté vocale avec Mrs Bush. (Le morceau est également téléchargeable sur Into the Groove)
- Le hurlement rebelle s'est passablement émoussé avec le temps..... Billy Idol tel que vous ne l'avez sans doute jamais vu.

PS : Finalement, après avoir réécouté les deux albums, j'ai décidé de prendre ma place pour le concert de Pierre Lapointe, quitte à être frustré par la longueur.