samedi, janvier 29

Les albums de 2004 (XIV)

Hope of the States - The Lost Riots (Sony)
Après un premier single (Black Dollar Bills) qui avait à l'époque beaucoup impressionné, il est de bon ton de trouver cet album décevant. Je persiste pourtant à le trouver très bon. La plage d'ouverture est le genre de morceaux que j'ai tant regretté de ne pas trouver sur le dernier album de Mogwai et le reste sonne comme un mélange réussi de Mercury Rev et Godspeed You Black Emperor. Malheureusement, le groupe fournit à ses contempteurs un argument de poids : la voix de Samuel Herlihy, mal assurée et qui prend en permanence des accents pleurnichards franchement désagréables. L 'album aurait sans aucun doute gagné à la rendre plus discrète. Néanmoins, je ne renie rien et, parmi tous les nouveaux groupes anglais de l'année dont le NME s'est fait l'écho, il s'agit sans aucun doute du seul dont j'attends le deuxième album avec impatience. (voir, en plus long, ici)

Cass McCombs - A (4AD)
Beacoup d'éléments jouent en faveur de ce disque : une belle première partie du concert de Belle and Sebastian à Bruxelles, sa parution sur un label qui me fait encore aujourd'hui rêver, des titres de chansons intriguants (A comedian is someone who tells jokes par exemple), une production qui oscille entre le classieux et le bricolo, une belle voix et même quelques bonnes chansons (AIDS in Africa, What isn't nature). Certes, d'autres éléments jouent contre lui : un petit manque de fantaisie notamment, mais rien de rédhibitoire. En fait, A est ce genre de disques maudits que l'on peut écouter cinq fois, se dire à chaque fois : "Eh... mais c'est pas mal du tout. Je devrais l'écouter plus souvent.", et n'en jamais rien faire. Cela dit, le fait que je n'aie entendu parler de cet album rigoureusement nulle part semble indiquer que je ne suis pas le seul à souffrir de cette coupable inertie (extraits ici).

Nick Cave and the Bad Seeds - Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus (Mute)
Après Lambchop, c'est Nick Cave qui succombe aux sirènes du double album. Alors que j'ai souvent tendance à reprocher à un artiste de sortir toujours le même disque, Nick fait partie des quelques-uns dont je suis content de retrouver le son inchangé d'une année à l'autre. J'étais donc très curieux d'entendre cet album qui était en quelque sorte forcé au changement suite au départ de Blixa Bargeld, parti se consacrer à Einstürzende Neubauten. Nick Cave a décidé de combler ce vide en le remplaçant par l'opposé presque parfait de la froideur mécanique que l'on associe à Blixa : un choeur gospel. Bizarrement, cela fonctionne plutôt bien et on retrouve très vite ses marques. Après la relative déception de Nocturama, il s'agit même à mon avis d'un des sommets de sa discographie récente, surtout Abattoir Blues que je préfère légèrement à The Lyre of Orpheus. Un point m'a laisse perplexe cependant. Est-ce moi qui ne le découvre que maintenant (bien que l'album No More Shall We Part allait déjà très loin) ou bien l'ami Nick devient-il vraiment de plus en plus mystique ? Les paroles de Get ready for love ne dépareraient pas dans un missel et certaines chansons sonnent comme un véritable appel à l'Apocalypse (Messiah Ward et Abattoir Blues par exemple).

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