lundi, janvier 17

Les albums de 2004 (VIII)

Slipknot - Vol. 3: (the subliminal verses) (Roadrunner)
Le groupe continue sur la voie du deuxième album, avec un bon trash-metal des familles (Duality et Three-Nil sont parfaites dans le genre) et quelques tentatives calmes plus ou moins, mais plutôt moins que plus, bienvenues (Circle par exemple). Malheureusement, ils ont eu la mauvaise idée de mettre les paroles dans le livret. Du coup, on ne peut pas ignorer à quel point elles sont consternantes. Je persiste néanmoins à penser que tout le monde devrait avoir chez soi un bon disque de metal bas du front, ne serait-ce que pour faire enrager les voisins qui écoutent des disques de fanfare le dimanche matin. De plus, le livret est sublime. v23 devrait leur intenter un procès. (voir aussi ici et )

N.E.R.D - Fly or die (Virgin)
Sur la foi de quelques singles imparables réalisés pour Kelis, Justin Timberlake ou Britney Spears entre autres, les Neptunes se sont forgés une réputation qui dépasse de très loin les frontières du hip-hop. Ce n'est pas du goût de tout le monde et certains puristes pestent de les voir ainsi cachetonner à gauche et à droite pour un peu n'importe qui. Si on suit leur raisonnement, un album comme celui-ci, où ils sont seuls aux commandes et libres de suivre leur inspiration sans contraintes, devrait être bien meilleur que ces chansons éparses qu'ils produisent et écrivent avec un cahier des charges bien précis pour tel ou telle star planétaire. Bizarrement, il n'en est rien. Certes, l'album contient son lot de perles (Fly or Die, Jump, Maybe, She wants to move) mais il a du mal à tenir le rythme sur la longueur. Comment expliquer cette semi-déception ? Peut-être font-ils une musique qui ne fonctionne vraiment que si elle est consommée en petits paquets de quatre minutes faciles à écouter. Peut-être ont-ils besoin pour composer de se confronter à une image ou à une personnalité qui les inspire. Peut-être aussi sous-estime-t-on l'apport des co-compositeurs dans ses singles qu'ils ont produits pour d'autres. Je ne sais pas. Toujours est-il que si cet album 'sonne' très bien et fait un usage très sûr de ses emprunts, il a un peu tendance à m'ennuyer au bout d'une demi-heure. PS : Si quelqu'un pouvait dire à Pharrell que sa voix de fausset est plus un handicap qu'un atout, ce serait déjà un bon début.

Rammstein - Reise Reise (Universal)
Je ne sais pas trop comment quiconque pourrait ne pas prendre du plaisir à écouter ce disque, quoique je suppose que ceux qui le prendront comme une "oeuvre" au premier degré auront plus de mal que les autres. Sûrement des gens capables de chanter "We're all living in Amerika. Coca-Cola Wonderbra. Amerika ist wunderbar" sur la mélodie de Yellow Submarine ne peuvent pas se prendre complètement au sérieux. Si ? Ils peuvent ? Vous êtes sûrs ?.....Au cas où mon hypothèse haute selon laquelle il s'agit d'un disque de clowns tomberait à l'eau dans un fracas assourdissant d'illusions brisées, voici donc quelques autres arguments en faveur de cet album : il s'appelle Voyage Voyage comme la deuxième meilleure chanson de Desireless, les Pet Shop Boys se sont fendus de deux excellents remixes de Mein Teil, la chanson Moskau contient les plus belles mélodies mi-chantées mi-criées en Russe de l'après-t.A.T.u, un morceau cite explicitement Public Image Limited et ils ont même pensé à enregistrer des ballades dont une qui s'intitule, au cas où n'aurait pas bien perçu que c'était une chanson plus calme que les autres, Amour Amour. De plus, le disque regorge de trouvailles sonores en tous genres (avec une mention particulière pour Dalai Lama). Non, franchement, c'est imparable... à ne surtout pas prendre au sérieux mais imparable. (vour aussi ici)

Björk - Medulla (Polydor)
Est-ce moi qui ne fréquente plus les bonnes personnes ou bien ce disque a-t-il, quelques semaines à peine après sa sortie, déjà été oublié ? Pourtant, il contient son lot de bonnes choses, et surtout un petit chef-d'oeuvre, Vokuro, qui est peut-être ce qu'elle a fait de mieux. Le gimmick sur lequel tout le monde s'est attardé (l'absence d'instruments) n'est finalement qu'un détail. La complexité de la production sur un bonne moitié des morceaux prouve bien que cela ne constitue pas réellement une contrainte qui mérite qu'on s'y attarde. A l'époque de sa sortie, l'album m'était apparu particulièrement inégal, mais à le réécouter aujourd'hui, il m'apparait sans doute plus homogène, même si les morceaux que je préférais à l'époque sont encore ceux que je préfère aujourd'hui. Peut-être Björk méritait-elle de voir son piédestal chanceler quelque peu, mais j'aurais préféré que cela se produise pour Vespertine que pour cet album-ci. (voir aussi ici)

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