mercredi, janvier 12

Les albums de 2004 (V)

Lorsque je me suis lancé dans cette aventure, je ne pensais pas que cela générerait tant de mots (j'en suis à moins de la moitié). Je suis en train de réfléchir à une manière de mettre ça en ligne autrement que via un nouveau billet (par exemple en leur associant une date plus ancienne), histoire de ne pas faire fuir mes lecteurs. En effet, je ne pense pas que, si j'étais à votre place, j'aurais le courage de lire tout ça. :o)

The Vines - Winning days (Heavenly)
Quand on repensera aux Vines dans 10 ans (si tant est qu'on le fasse), surnagera l'image d'un grand gâchis. Quoi qu'en disent certains fâcheux, leur premier album, Highly Evolved, était très bon. Je l'ai réécouté récemment pour m'en assurer et ça tient toujours parfaitement la route. De plus, la hype orchestrée par le NME autour de Craig Nicholls est sans doute ce qu'ils ont fait de plus divertissant ces dernières années. Leur article 'Anatomie d'une rock-star', notamment, reste un sommet du genre. Depuis, une série de concerts souvent catastrophiques n'ont cessé de faire baisser leur cote. Pour renverser la tendance, ils devaient donc revenir avec un album indiscutable, ce qui n'aurait a priori pas dû poser de difficultés puisque Craig ne cessait de répéter que les idées de chansons géniales se bousculaient dans son esprit, à tel point qu'il avait peur d'en oublier la plupart avant d'avoir eu l'occasion de les fixer en studio. Un tel bouillonnement créatif laissait augurer d'un deuxième album forcément génial. Las, il contient en fait essentiellement des anciennes chansons qui furent écartées du premier parce qu'elles n'étaient pas assez bonnes, d'où sans doute la consternation avec laquelle il fut accueilli par les critiques puis par le public, malgré une chanson-titre tout à fait convenable. Je doute fort qu'ils enregistrent un jour un troisième album. Dommage.

Adem - Homesongs (Domino)
J'ai eu la chance de voir Adem sur scène en première partie de Sun Kil Moon au Botanique au début de l'année. J'avais acheté l'album dans la foulée, apprenant en chemin que l'Adem en question était l'un des membres de Fridge, un groupe dont j'ai souvent entendu parler même si, à ma grande honte, je n'en ai jamais entendu une traître note. L'album présente un folk élégant à base de guitares sèches, de flûtes à bec et de percussions. C'est joliment fait et, dans les meilleurs moments, assez enthousiasmant (voir le formidable Everything you need). Malheureusement, c'est assez inégal et, sur certains titres (souvent quand les ambiances se veulent plus intimistes), ça devient même franchement filandreux (Pillow par exemple). Je ne suis pas sûr que le dépouillement convienne tout à fait au tempérament de Mr Adem (surtout quand on a Four Tet au mixage, c'est un peu dommage de ne pas lui donner un peu plus de matière sonore). De plus, depuis des traumatismes d'enfance, je hais la flûte à bec avec passion et la moindre note suffit à me crisper jusqu'à la crampe... Ca n'aide pas.

Isan - Meet next life (Morr Music)
Mes (mauvaises) fréquentations font que je suis régulièrement soumis à de l'electronica et que je vais même me perdre à l'occasion dans des festivals spécialisés, la plupart du temps avec un certain plaisir (le festival Panoptica encore récemment). En revanche, sur disque, c'est souvent un peu quitte ou double. Je suis le premier à reconnaître que je n'y connais pas grand-chose, et les jugements que je porte sur tel ou tel artiste sont souvent épidermiques. Sans surprises, les disques qui me plaisent vraiment sont les plus mélodiques, comme Incunabula d'Autechre ou bien le premier album de Boards of Canada. Isan rentre très clairement dans cette catégorie d'une électro lumineuse et ouverte sur le monde, bucolique entends-je même parfois. On ne s'étonne guère de les savoir tous les deux fans des Smiths par exemple. Clairement, ici les lignes mélodiques sont au moins aussi imporantes que les redoutables 'textures' qui viennent toujours pointer leur nez quand on tente de me convaincre qu'un morceau électro plus aride est un chef-d'oeuvre indiscutable. Malheureusement, ce qui me plait dans ce disque, sa légèreté, son absence de prétention, est aussi ce qui le rend légèrement trop long, et ces mélodies ciselées finissent après 45 minutes par sonner un peu toutes pareilles.

1 commentaire:

tehu a dit…

Moi qui croyais naïvement que ça allait jusqu'à 10. Et est-ce qu'il y aura celui des Soeurs Cisailles ? Parce que là je te préviens, j'ai un argument Objection votre honneur. Pas de quoi se relever la nuit, mais quand même.