mardi, janvier 4

Les albums de 2004 (I)

Faire son top de l'année est un exercice difficile, qui demande patience, rigueur et endurance. Je me suis donc astreint, quoique c'est plus un plaisir qu'une corvée, à écouter tous les disques de 2004 que j'ai achetés et à donner en quelques lignes mon impression. Ce ne sont pas des chroniques, juste un état de ce que je pense du disque en ce mois de janvier 2005. C'est tout à fait subjectif et pas exempt de mauvaise foi. Je les posterai dans les prochains jours, avant de tenter de faire un classement en bonne et due forme pour la fin du mois, à temps pour les NowPlaying Awards. Première fournée aujourd'hui.

Leonard Cohen - Dear Heather (Columbia)
Après un décevant 'Ten New Songs', que j'ai dû écouter trois fois en tout et pour tout, le bonze Leonard revient avec un nouvel album un chouïa plus consistant. Ce qui frappe de prime abord est à quel point ce disque 'sonne' bien. Là où ses précédents disques souffraient d'une production atroce, souvent à base de synthés bon marché et de choeurs féminins, ce disque présente un son beaucoup plus organique et délicat (peut-être a-t-il abandonné le synthé, à moins qu'il n'ait à coup de méditation transcendentale, trouvé le moyen d'utiliser un autre son que le 'Default Casio sound'). Le disque présente même deux petits chefs-d'oeuvre : un morceau authentiquement soul (The Letters), et Undertow, où le petit solo de trompette bouchée est tout simplement parfait. Dommage que le disque se dilue un peu par la suite. Comme souvent chez Cohen, c'est très beau mais un peu trop uniforme pour parvenir à maintenir mon attention tout du long. Je ne suis pas sûr non plus que son texte sur le 11 septembre soit ce qu'il a écrit de plus intéressant.

Interpol - Antics (Labels)
Depuis deux ans, tous les groupes qui avaient marqué en 2001 et 2002 le "révolution du rock" (marque déposée) reviennent pour nous refourguer une portion réchauffée de ce qu'ils avaient déjà fait à l'époque. En général, le public, qui en a vu d'autres, ne s'y est pas laissé prendre et les ont superbement snobés. The Strokes, Black Rebel Motorcycle Club, The Vines sont ainsi tous repartis la queue entre les jambes après que leurs disques aient été descendus avec joie par un peu tout le monde. En attendant la prochaine salve, avec les albums des Yeah Yeah Yeahs et des Kills, il faut bien reconnaître que, de toute cette clique, c'est sans doute Interpol qui s'en sort le mieux car, contrairement aux précédemment cités, ce nouvel album n'est pas sensiblement moins bon que le premier. Certains disent même qu'il est meilleur. Rien n'a fondamentalement changé pourtant. C'est toujours lugubre à souhait, ça décolle toujours bien comme il faut quand le refrain arrive. Non, vraiment, il n'y a pas à dire, c'est de la belle ouvrage. Pourtant, j'ai un peu de mal à m'enthousiasmer de nouveau. J'espère qu'ils vont enfin se décider à changer leur recette pour le troisième album.

Franz Ferdinand - Franz Ferdinand (Domino)
Le public ayant écouté des disques et dansé tout l'été, les albums sortis en début d'année se trouvèrent fort dépourvus une fois l'heure des bilans venue. Serait-il sorti il y a deux ou trois mois, ce disque serait sans doute plus haut dans le classement à venir. Là, après plusieurs mois d'exposition médiatique maximale, après des myriades de diffusions radio pour Take Me Out ou Michael, après un nombre de couvertures de magazines qui ferait rougir tous les candidats du Loft 1, le disque a perdu un peu de son facteur 'Waouw', celui qui permet de gagner sans peine des places dans les tops de fin d'année. Tout cela est remarquablement fait et l'album est bourré jusqu'à la gueule de chansons imparables, mais bon, l'enthousiasme est un peu retombé et tout le monde est déjà largement passé à autre chose, non ?

Aucun commentaire: