samedi, mai 29

Top of the indies saturday

Comme cette semaine le petit monde de la pop n'a rien révélé d'extraordinaire (si ce n'est peut-être 'Obviously' de McFly que je demande à réécouter à tête reposée), ce sera une sélection pleine de groupes en "the" et d'indie-rockers à frange.

The Stills - Still in love (ça date déjà de quelques mois, mais je viens seulement de découvrir. Manifestement, la chanson n'a pas fait très forte impression, et pourtant... quoique l'album est décevant, ceci expliquant peut-être cela)
Grand National - Boner (dommage que l'album ne soit pas à la hauteur de ce titre, comme souvent... enfin deux fois de suite quoi)
Amplifier - One great summer (le nouveau groupe préféré de Melissa Auf Der Maur qui leur a demandé d'assurer la première partie sur une partie de sa tournée. C'est en gros inspiré par les guitares de Mogwai et le chant de Limp Bizkit.. si, si! EDIT : En fait pas du tout, ça ressemble à du Pearl Jam (avant que je ne change peut-être à nouveau d'avis d'ici quelques jours, mais ça reste dans tous les cas formidable.)
Art Brut - Formed a band (du punk arty "Formed a band, We formed a band... Look at us, we formed a band". Avec des textes pareils, la chanson ne peut pas être mauvaise.)
Wolfman ft Pete Doherty - For lovers (si, comme il apparait de plus en plus probable, Pete Doherty devait ne pas pas passer le prochain hiver, il nous restera au moins ça, une chanson de deuil. Dommage que les Libertines n'aient jamais atteint ce niveau, et ne l'atteindront sans doute jamais.)

vendredi, mai 28

Le soleil avait rendez-vous avec la lune

Hier, c'était le concert de Sun Kil Moon à la Rotonde, au Botanique. A ma grande surprise, le concert commence à 20h pile. A peine installé, ça démarre.

Première partie : Adem. Apparemment, il était dans Fridge avec Kieran Hebden, qui a d'ailleurs coproduit son album. Ce détail m'a donné envie de me pencher sur la carrière du groupe parce que je vois assez mal a priori comment le folk acoustique de Adem peut se mêler avec l'électro...euh.. acoustique de Four Tet.

Ils sont deux sur scène. Adem et un certain Mark. Le concert commence assez moyennement avec un morceau où, sur un tapis de quelques rares notes à la guitare, il murmure, comme à bout de souffle, quelques phrases qui semblent chercher durant quelques secondes une raison d'exister, avant d'y renoncer et de replonger dans le silence. Après cinq minutes de ce régime, j'ai eu assez peur de me retrouver devant un concert de lo-fi expérimentale à la Gentle Waves par exemple, où le minimalisme est supposé, à lui seul, susciter l'enthousiasme (ce qui, pour moi en tout cas, ne fonctionne jamais). Heureusement, cela s'améliore très vite, avec des morceaux de plus en plus épiques et denses, jusqu'à rappeler sur quelques titres les Kings of Convenience, avec une sorte de pop champêtre pleine d'harmonies vocales dont je suis a priori très client.

En milieu de concert, Adem a dit un truc du genre "As you can see, we don't have a full band tonight" avant de suggérer qu'ils avaient dû, durant l'après-midi mettre au point et répéter à leur hôtel des versions dépouillées des chansons de l'album pour pouvoir les jouer à deux. Bizarrement, ça ne sonne pas très différemment de ce qu'on entend sur disque. Je doute qu'ils soient tellement plus nombreux sur disque (des rumeurs me viennent d'ailleurs qu'il l'aurait enregistré seul). En tout cas, tout le concert (45' environ) est joué uniquement avec des cordes (guitares, banjo et une épinette qui aura son heure de gloire durant l'avant-dernier morceau, Pillows, où elle est quasiement seule en scène). Une très bonne surprise au final. J'ai d'ailleurs acheté l'album à la sortie.

A 21h30, après une longue pause que j'ai passé à discuter de Patrick Wolf et des mérites respectifs de Philip Glass et John Adams, arrive Mark Kozelek, entouré de ses 4 acolytes, deux violonistes à droite et deux guitaristes (dont un fait aussi quelques rares doublages de voix) à gauche. Tout ce petit monde s'assied sur des hauts tabourets blancs à l'avant-scène.

Ma principale motivation pour aller voir ce concert était de pouvoir enfin associer un visage à une voix mythique, sans doute une des voix que je préfère, tous genres confondus, une sorte de pendant masculin à celle de Lisa Gerrard. Ceci dit, j'avais confusément espéré pouvoir entendre sa voix pure, sans effets de filtre ou de réverbération. Ce ne fut pas possible. Son micro est apparemment équipé des gadgets qui vont bien pour reproduire l'effet cotonneux typiquement 4AD-esques des disques. Ceci dit, cette curiosité déçue est rapidement oubliée (mieux vaut après tout voir le film sans les bonus que le contraire). J'étais venu dans l'espoir de voir s'incarner sur scène la magie des disques, et
c'est ce que j'ai obtenu.

De plus, de le voir en concert, je pense avoir trouvé une des raisons pour lesquelles j'aime beaucoup certaines de ses chansons et beaucoup moins d'autres. En fait je n'aime pas son jeu de guitare électrique. Il me semble qu'il a tendance à plaquer ses accords un rien trop fort et d'ainsi constamment rompre la continuité des morceaux. Ca m'a vraiment frappé sur un des morceaux, et c'est d'autant plus étrange que, dès qu'il reprend sa guitare acoustique (ce qui est heureusement le cas de
la plus grande partie du concert), il retrouve un jeu élégant où chaque note est comme une perle délicatement posée dans un écrin cotonneux (oui, je sais, je m'emporte). Sur disque, en fait, c'est un peu pareil, ses albums les plus électriques (Old Ramon ou Ocean Beach par exemple) sont ceux que j'aime le moins. Trop lourds, trop denses, ils perdent le côté aérien de ses meilleures chansons.

A dire vrai, en y repensant, je me dis que, si je n'étais pas allé voir le concert avec l'impatience fébrile du fan conquis d'avance et ravi à l'idée de voir enfin sur scène un groupe chéri en aveugle depuis des années, j'aurais sans doute été un peu déçu. La présence scénique de Mark Kozelek est quasi-nulle. Il a une tête de vendeur d'aspirateurs et reste assis sans bouger sur son tabouret. Il boit beaucoup (d'eau) entre les chansons, mais parle peu et quand il parle, cela le rend rarement très
sympathique. Il explique notamment que, en général, il aime bien raconter des blagues pendant ses concerts, mais qu'il a arrêté de le faire à l'étranger parce qu'il n'est pas compris et que ça l'irrite (en gros, vous êtes trop bêtes pour que je vous parle, donc je ne le fais pas). Dans le même esprit, il s'en est pris au pauvre éclairagiste, qui avait eu le malheur de ne pas comprendre tout de suite ce qu'il lui demandait (en gros de changer l'éclairage plus souvent pour créer des atmsophères différentes selon les morceaux). L'apparence de la salle (qui lui a fait penser à Fight Club pour des raisons qui m'échappent) l'a aussi beaucoup perturbé apparemment, sans que je sache vraiment évaluer son degré de sérieux.

De plus, il faut reconnaître que bon nombre de ses chansons se ressemblent et qu'au final, le concert apparaît presque comme un seul long morceau de plus d'une heure. Cette impression vient sans doute en
partie du fait que j'ai du mal à faire la distinction entre les différentes périodes : Red House Painters, Sun Kil Moon ou en solo. Tout au plus puis-je dire qu'il interprète au moins une chanson des RHP, Mistress, qui conclut le set, après 70 minutes environ.

Le premier rappel de 10 minutes (deux titres) se fait sans les deux violonistes, libérés de leur corvée. Après deux nouvelles chansons, les deux guitaristes disparaissent à leur tour pour laisser Mark seul sur scène avec sa guitare pour deux titres. Ces quelques minutes me l'ont bizarrement fait paraître un peu moins arrogant, moins mauvais coucheurn et ce même si la seconde (et dernière) chanson de ce deuxième rappel est brutalement interrompue après 3-4 minutes par un 'Shit !' retentissant avant qu'il ne marmonne un truc du genre " I can't think of anything else to play" et disparaisse en coulisses. Il parait que ce genre d'incidents fait partie intégrante de ses concerts. D'ailleurs, il avait déjà passé au début du show une minute à grattouiller en marmonnant tout seul parce qu'il ne se rappelait plus exactement comment jouer une de ses chansons.

Une drôle de conclusion pour un concert étrange. La présence scénique du groupe est décevante, le chanteur donne de lui-même une image assez antipathique. Toutes les chansons sonnent un peu pareil. Normalement, ce concert devrait être une catastrophe, et pourtant, l'impression qui domine à la fin est indéniablement l'enthousiasme. Comme quoi, avoir une voix superbe, ça sert

mercredi, mai 26

L'info du jour

Vocalement, Morrissey s'est inspiré de Sacha Distel.

EDIT : Avis aux dizaines de personnes qui atterrissent sur ce site en espérant trouver des infos sur Chantal Nobel.
Je ne sais rien sur Chantal Nobel, à part qu'elle jouait dans Châteauvallon (une série télévisée de l'été que ce brave Herbert Léonard, dans sa période pré-"Quand je t'aime" mais post-"Pour le plaisir" avait chanté avec douceur et retenue), et qu'elle a fait un gros accident de voiture avec Sacha Distel. Les rumeurs veulent qu'elle ne serait pas sans responsabilités dans l'accident, mais les rumeurs sont propagées par des méchantes gens, c'est bien connu.

mardi, mai 25

Oops...she did it again.

'Everytime' est donc la première ballade vraiment convaincante de Britney Spears (parce que bon, Sometimes, Don't let me be the last to know, Lucky, I'm not a girl...et les autres, c'était quand même franchement pas bon).

Pour ne rien gâcher, la vidéo est un poème en soi.

Premier coup de génie : elle est réalisée par David LaChapelle, à Las Vegas......La Chapelle.....Las Vegas...... Bon sang, mais c'est bien sûr. Ca rappelle son vrai faux mariage express d'il y a quelques mois.

Bon, allez, je vous résume en gros de quoi ça parle. Pour ceux qui n'ont pas encore vu la vidéo, on peut la trouver ici ou encore .

Las Vegas. Ville des illusions. Tapis de lumières où tout est possible.
Britney et son copain du moment sont dans une grande limousine, perdus au coeur d'une carapace trop grande qui les protège d'un monde extérieur dont ils sont bannis. L'ambiance est lourde. Ils ne se parlent pas. Arrivée à son hôtel, elle quitte le doux cocon protecteur de ses vitres blindées et fait face à la meute des journalistes, comme à la curée, et à celle des fans rendus dingues par sa présence. Leur amour lui semble si proche de la haine. Elle est frêle, bousculée, perdue au milieu de cette masse de gens. Dans la cohue, elle reçoit un coup de caméra sur la tête. Douleur, peur, ses gardes du corps la protègent.

On les retrouve dans les méandres des couloirs de service de l'hôtel. C'est ça la gloire : vivre dans un palace et mieux connaitre les cuisines et les buanderies que le grand hall d'entrée. Britney en a marre de la vie. Elle voulait juste chanter et danser, vivre de sa passion, sans plus. Elle n'a jamais voulu ça, cette folie permanente autour d'elle. Les paparazzi sont vraiment trop méchants. Ils n'ont aucun égard pour ses sentiments.

Elle se dispute avec son copain, qui la overprotège (et on sait à quel point elle n'aime pas ça). Ils ont des mots. Elle pleure. Dans la chambre, les vases, les verres volent se brisent en milliers d'éclats, comme le coeur de Britney, piétiné par la méchanceté des hommes. C'est l'enfer. Oooh, pourquoi la vie est-elle si dure ?

Déprimée, elle s'isole dans la salle de bains, se déshabille et se couche dans la baignoire. L'eau est trouble, comme son regard embué de larmes. Elle veut se reposer, se retrouver face à elle-même parce que ce n'est pas une machine non plus, elle a des sentiments et elle doit parfois y faire face.

Puis, soudain, coup de tonnerre. on voit du sang sur ses mains (d'où vient-il ?). Elle prend peur et son visage disparait dans l'eau. Elle se noie. Quelques bulles remontent vers la surface. Derniers signes d'une vie détruite.

Arrive l'inévitable grand couloir tout blanc plein de lumière. Elle est morte et retrouve la paix, la sérénité. Dans ce couloir, elle peut marcher seule, sans gardes du corps.

Sur ce, retour dans le vrai monde. Le boyfriend arrive dans la salle de bains, en quête de réconciliation. Il la voit morte, plonge dans l'eau pour la sortir de l'eau. Elle a déjà pris une teinte légèrement bleutée. Il pleure de désespoir (oh brit-brit, pourquoi as-tu fait ça ?). Ambulance (et re-paparazzi, qui ne la respecte pas plus morte que vivante. Quelle bande de hyènes), puis hôpital.

Dans l'hôpital, elle se promène entre les lits, invisible aux yeux des vivants. Elle est enfin libre de libérer tout l'amour qu'elle a dans le coeur. Son regard se pose sur un enfant qui vient de naître. Transmission. Une vie commence.

Dernière image, coup de théâtre. On la voit ouvrir les yeux dans son bain en souriant (et au ralenti, toujours au ralenti).

Clairement, il y a là un deuxième coup de génie : après voir fait l'apologie du nombril à l'air, Britney ferait-elle à présent l'apologie du suicide ? "Elle était dans une baignoire ! Elle avait du sang sur les mains, à 5cm des poignets !! Elle était déprimée !!! Et il y avait sûrement un rasoir dans la pièce !!!! C'est sûr, elle s'est donné la mort. C'est ça l'exemple qu'on veut donner à nos enfants ?????"

Ou bien pas du tout (elle a juste reçu un petit coup sur la tête et tout le reste "is just a dream, dream".. comme dirait Michael perdant sa religion) ?

Je ne sais. En tout état de cause, une semaine de polémiques enflammées pour pas un rond, de réactions indignées. Chapeau ! Mission accomplie ! Il faut admirer cette capacité à créer du bruit autour de rien.

lundi, mai 24

Ecoutes improbables du week-end

Certains jours, quand je récapitule la liste des disques écoutés, je me dis que l'éclectisme, poussé à un certain point, cesse d'être une preuve d'ouverture d'esprit pour devenir l'expression d'une incapacité à avoir des opinions personnelles et à les assumer.
Heureusement, cela ne dure en général pas.

* Cradle of Filth - Damnation and a day. Ecouté par pure curiosité après avoir entr'aperçu quelques vidéos à la télévision. La grand-messe macabre qu'est ce disque fonctionne quand même moins bien sans le côté grand-guignol des images. Ceci dit, la voix de Dani 'Nabot' Filth met vraiment mal à l'aise, aigüe, à la fois hurlée et murmurée, et l'écoute du disque m'a souvent donné l'impression que quelqu'un était sur le point de me planter un poignard dans le dos ou bien que quelque chose allait soudainement bondir du sol pour m'arracher deux doigts d'un grand coup de dents. C'était probablement le but. Mission accomplie donc.

* Scott Walker - Climate of hunter. C'est l'album qui, dans les années 80, a servi de brouillon à 'Tilt', notamment dans la manière de chanter. Ca faisait longtemps que je le cherchais, je ne suis pas déçu. Un peu court peut-être

* The Stills - Rememberese. Un groupe dont plus personne ne parle, on se demande bien pourquoi. 'Still In Love Song' aurait dû être un tube.

* The Coral - Session live BBC Radio 1 2003. Comme toujours, rien à redire.

* S Club 8 - Sundown. La chanson titre me met toujours de bonne humeur pour d'obscures raisons. De la pop manufacturée jusqu'au bout des cheveux, mais terriblement efficace sur quelques titres.

dimanche, mai 23

Hope of the states

Le premier album de Hope of the states, The Lost Riots, est enfin annoncé pour une sortie le 7 juin en Angleterre. Ca n'a pas été sans peine.

Le groupe était apparu avec fracas avec un single étonnant (Black Dollar Bills) sorti en 2002 avec un pressage tellement limité que je n'ai jamais réussi à en dénicher un. Comparé selon les sources à du Godspeed You Black Emperor pop (dans le sens d'une fusion du format chanson 5-6 minutes avec l'approche sonore de GYBE) ou à Mercury Rev (la voix en partie), le groupe y révélait une puissance d'évocation étonnante.

Le second single 'Enemies/Friends' fut plus facile à trouver, mais aussi une relative déception. Le chanteur, Sam Herlihy, y cultivait une voix geignarde qui finissait par lasser. Pourtant, je gardais espoir que le groupe renoue avec les cimes de leur premier single. Puis un jour de janvier 2004, en plein enregistrement de leur album dans les studios RealWorld de Peter Gabriel, le guitariste, Jimmi Lawrence est retrouvé mort, pendu, sans raison apparente. L'album étant déjà quasiement fini, il sort malgré tout dans quelques semaines. Je l'attends de pied ferme.

samedi, mai 22

Pan Sonic

Pan Sonic revient, avec un quadruple album, toujours chez Mute. 234 minutes 48 secondes 4 millisecondes de bruits bizarres, de mélodies squelettiques et de craquements suspects. Les testeurs d'enceintes, les dératiseurs et les bruiteurs du monde entier se réjouissent. Espérons que leur travail n'apparaisse pas trop dilué dans un projet d'une telle ampleur. Il n'est pas sûr qu'une telle longueur s'impose vraiment. Nous verrons.

Top of the pops saturday

Le récapitulatif du samedi sur ce qui va bien dans le petit monde de la pop à paillettes anglo-saxonne.

Top of the pops :
* Britney Spears - Everytime (après quatre albums, c'est la première fois qu'elle sort une bonne ballade comme single. La vidéo, nimbée de son parfum de scandale (suicide ? pas suicide ?) est un monument du genre)
* A-Teens - I promised myself (une reprise honorable de Nick Kamen par le groupe dont The Onion a prétendu qu'ils étaient tellement mauvais qu'ils devaient forcément annoncer la fin du monde. Ce single n'annonce pas la fin du monde, juste la fin du groupe)
* D-Side - Pushing me out (je ne sais pas d'où ils sortent, mais ce single est imparable)
* Emma Bunton (aka Baby Spice) - Crickets sing for Anamaria (pendant longtemps, Mel C semblait être la seule Spice Girl à pouvoir survivre au grand schisme. Maintentant j'aurais tendance à penser que s'il devait un jour n'en rester qu'une, ce serait elle. Elle semble s'être trouvé depuis un an un nouveau créneau dans la pop rétro. Son antépénultième single, Maybe, semblait tout droit sorti des années 60. Celui-ci est une sorte de comptine basée sur des rythmes de carnaval brésilien. Oui, je me rends bien compte que, dit comme ça, ça fait un peu peur, mais vraiment, c'est tout à fait sympathique)

vendredi, mai 21

Les malheurs de Joshy

Je reviens un instant sur JC Chasez dont l'escapade solo (il était, avec Justin Timberlake, un des membres de *Nsync) semble maudite. La sortie de son album Schizophrenic était prévue pour début 2003, et a été retardée à 4 ou 5 reprises, sans qu'on sache très bien pourquoi. Des rumeurs couraient sur le fait que l'album avait été refusé par Jive, sa maison de disques, parce qu'il n'était pas assez bon. D'autres rumeurs laissaient penser que Jive ne voulait pas lancer un autre membre de Nsync dans l'arène tant qu'il y avait moyen de gagner de l'argent sur le dos de Justin Timberlake.

Toujours est-il que lorsque la sortie fut enfin annoncée pour le mois de mars 2004, les problèmes se sont accumulés. Il devait présenter sa chanson lors d'un match de football américain peu après le Super-Bowl, mais un désormais mythique "dysfonctionnement de garde-robe" l'en a empêché. Refusant de prendre des risques, la NFL a remplacé la veille de l'événement son apparition par de la danse folklorique, ce qui a effectivement diminué les risques de mouvements lascifs du pelvis (quelle horreur !) pendant une heure de grande écoute. Du coup, son premier single 'Some Girls Dance With Women' a été un four, quoique le fait qu'il était nul peut aussi avoir joué un rôle (c'est une des rares mauvaises chansons de l'album).

Le deuxième single prévu, ADLIDAS, dont j'ai dit le plus grand bien hier, a eu dans sa première semaine des passages radio encourageants, puis, du jour au lendemain, il a disparu des ondes sans qu'on sache trop pourquoi. En fait, il semblerait que le mot 'sex' a fait peur aux radios et à MTV (qui, depuis le Superbowl et dans la perspective des élections de novembre, est dans ses petits souliers). La vidéo ne passe donc pas à la télévision et la chanson ne passe pas en radio. Autant dire que ça ne risque pas de devenir un tube.

Toute cette histoire semble être une démonstration par l'exemple de comment faire pour qu'un album formidable disparaisse sans laisser de traces. Build my world, Shake it, One night stand, ADLIDAS.... RIP...probablement. A moins que l'Europe ne se charge de redresser la balance, mais on n'en prend pas la direction.

A bout de souffle

Au dernier recensement (le 21/05/2004 à 23:44), la 14ème plus belle chanson du monde était The Jeweller (une reprise de Pearls Before Swine par This Mortal Coil). On pourrait dès lors croire que tout qui a participé à l'enregistrement de cette chanson nage dans l'opulence et le bonheur. Et bien, non, pas du tout.

La voix invitée par Ivo sur ce morceau était celle de Dominic Appleton, le chanteur de Breathless, un groupe honteusement sous-estimé et dont on n'entend jamais parler nulle part. Je viens d'écouter un de leurs derniers albums, Behind the light, et ça a tout ce qu'il faut pour plaire au plus grand nombre. Et pourtant, non. Ils végètent, à demi-oubliés. Pendant ce temps, les interprétes des 10 pires chansons de tous les temps vivent tous dans des palaces.

jeudi, mai 20

Le tube le mieux caché du monde

Si nous vivions dans un monde parfait, Wong Kar-Wai aurait déjà gagné la Palme d'Or, Dead Can Dance ferait toujours de la musique en duo, Limp Bizkit serait encore en train d'essayer de décrocher leur premier concert en public et All Day Long I Dream About Sex serait un tube irrésistible et ferait danser l'Europe entière entre deux passages de Dragostea Din Tei. Malheureusement, nous ne vivons pas dans un monde parfait. Mais réjouissons-nous, il est encore possible de danser dans son salon entre deux passages d'aspirateur en regardant la vidéo. Pour cela, il suffit d'aller là :

http://www.jcchasez.net



Quand je ferme les yeux, je sens que je glisse au loin.

Duality.
Non, pas l'album pop de Lisa Gerrard, mais le nouveau single de Slipknot.
Slipknot ?
Mais oui, Slipknot !
Le clown, le Hellraiser, le ninja, le masque de cuir et tous leurs petits amis. Le groupe N°1 des 12-14 ans à cheveux ébouriffés. Ceux qui amenaient sur scène dans un gros sac de jute des corps en décomposition, l'ouvraient au milieu du concert, respiraient une bonne goulée puis allaient vomir sur leur public. Les philosophes existentialistes qui ont remis au goût du jour le définitif "L'enfer, c'est les autres" de Sartre avec le cultissime slogan People=Shit. Enfin bon, Slipknot, quoi. Des Moines, Iowa. Les rejetons de Satan. La horde démoniaque.

Bon, voyons voir de quoi ça cause. 3:30, bonne longueur. Ca commence.
0:00 On me sussure quelque chose à l'oreille, j'aime bien et que ce soit de m'enfoncer les doigts dans les orbites importe finalement assez peu.
0:04 Mais, mais... c'est un pseudo-Fred Durst qui chante ! Je m'inquiète.
0:20 Ooh, ils commencent par le refrain. Comme c'est révolutionnaire
0:30 Ca ressemble un peu à du Metallica. Je m'inquiète.
0:43 Ah, enfin, ça commence à ressembler à du Slipknot
0:45 Ooh, les couplets sont parlés, comme dans les meilleurs Twisted Sister de la période Come out and play.
1:05 Tout ça avec seulement deux mains, vraiment ?
1:16 Le premier borborygme.
1:18 Le deuxième borborygme, encore plus beau que le premier.
1:35 Et ça recause comme Vincent Price dans Thriller. J'espère que le clip sera dans le même esprit. J'imagine assez bien le groupe éviscérant une chèvre en faisant du head-banging au clair de lune.
1:52 Mais c'est qu'il est entraînant ce refrain. Ils le font en sonnerie pour portables ?
2:20 Tiens, Einstürzende Neubauten est venu donner un coup de parpaing pour les percus.
2:40 Je soupçonne un blasphème. S'ils articulaient mieux, je pourrais m'offusquer.
3:00 Le retour de la vengeande du refrain. Quand on tient un numéro gagnant comme ça, on ne va quand même pas le laisser sortir seulement une fois.
3:20 Là, ça ressemble de nouveau un peu à du Metallica, mais je ne m'inquiète plus.

Sinon, de quoi ça cause ? Difficile à dire.
A première vue, ils s'adressent à Dieu et se plaignent comme des adolescents incompris. Ces grandes brutes métalleuses ne sont en général que des geignards hypocondriaques. Ooh, the world is so fu*ked-up. I can only survive when shutting the world out....ce genre de choses. De Limp Bizkit à Linkin Park, c'est toujours le même discours. On n'imagine pas la chance qu'on a de ne pas tout comprendre.

Oh, et y a un petit blasphème au milieu parce que, bon... on n'est pas chez P.O.D quand même, faut pas déconner.

Un bon gros single plein de n'importe quoi comme je les aime en d'autres termes. Aussi bon que Left Behind qui m'avait fait aimer le groupe. Ils en auront bien besoin, maintenant que le monde entier a vu ce qui se cache derrière les masques (des visages de mécanos tatoués en gros), la mystique a du plomb dans l'aile et il ne leur reste plus que la musique pour faire tourner la boutique. Il y a 20 ans, Kiss avait tenté de poursuivre leur carrière sans maquillage. Ca n'avait pas marché (et je ne vous parle pas des Vamps).

mercredi, mai 19

Pfff.. C'est même pas elle qui chante.

Hier, sur MCM, il y avait la diffusion d'un concert récent de la tournée 'Onyx Hotel' de Britney SPears. Très impressionnant évidemment, avec une setlist garantie 88% tubes imparables. Tout serait parfait si un petit grain de sable ne venait perturber la mécanique. Toutes les chansons, à l'exceptions de deux ballades (dont le nouveau single, Everytime) sont en play-back. J'ai beau aduler la pop et en accepter les règles, je me suis senti floué (même si je n'avais pas acheté de billet). Voir un concert et entendre les mêmes voix que sur disque, avec les mêmes filtres et les mêmes effets, ça semble une imposture. A quoi bon aller au concert dans ces conditions ? Je comprends bien que, dans un spectacle total avec danseurs, changements de costumes et tout le tintouin, il est difficile de créer l'environnement nécessaire pour une performance vocale satisfaisante, mais d'un autre côté, ça n'aurait pas couté grand-chose de mimer sur une bande 'live' enregistrée une fois pour
toutes avant la tournée. Le spectateur, d'entendre quelque chose de différent que ce qu'il peut écouter chez lui, y aurait sans doute plus trouvé son compte et elle aurait pu continuer à se trémousser sans se préoccuper de son port de voix. Pourquoi n'y ont-ils pas pensé ? Tout le talent d'une vraie icône pop est d'être tout à fait artificielle, un réceptacle à fantasmes dont l'image est, bien évidemment sans rapport avec la personne réelle qui se cache derrière (les vraies gens sont toujours si compliqués à contrôler), mais pour que cela fonctionne, il faut que le spectateur puisse vivre dans l'illusion d'avoir affaire à quelque chose de réel. C'est sans doute ce qui explique que la pop intéresse surtout les moins de douze ans.

mardi, mai 18

Enfin.....

Enfin, je me munis d'un blog pour répandre mes états d'âme. Ceci sert un peu de test à dire vrai. Nous verrons bien si j'aurai la patience de poursuivre l'expérience.